Contexte
En Afrique de l’Ouest, malgré l’existence de cadres légaux consacrés à l’égalité des genres tels que la Charte Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples, les attitudes et les pratiques discriminatoires à l’encontre des femmes et des filles persistent.
Dans de nombreuses communautés, les normes sociales enferment les filles dans un rôle de future mère de famille, jugé incompatible avec l’école.
Par ailleurs, les mariages d’enfants, les violences sexuelles, les mutilations génitales féminines, les grossesses précoces mais aussi les inégalités d’accès à la terre et aux services financiers constituent des obstacles considérables à l’autonomisation économique et sociale des femmes.
Dans le cas des mariages d’enfants notamment, les filles sont généralement déscolarisées dans le but de subvenir aux besoins de leur mari, de s’occuper des tâches ménagères et des enfants. *(One in Five Children, Adolescents and Youths Out of School, UNESCO, February 2018; Rapport sur les bonnes pratiques en matière d’éducation des filles et des femmes en Afrique de l’Ouest, UNICEF, UNGEI, 2014).
Au Bénin, en Guinée et au Togo, ces discriminations ont d’énormes répercussions sur la vie de ces jeunes filles :
- Au Bénin, le mariage précoce avant l’âge de 18 ans toucherait 3 filles sur 10 (Bénin : les mariages forcés et précoces, AFD, 2017).
- En Guinée, 54,6% des filles sont mariées avant 17 ans (enquête MICS 2015) ; 29% des filles ne sont pas scolarisées (EAtlas de l’UNESCO des inégalités entre les sexes dans l’éducation, 2019).
- Au Togo, 32% des femmes de moins de 18 ans sont déjà mariées (EDST, 2015) ; 3000 grossesses en milieu scolaire ont été recensées en 2017 (Ministère de l’enseignement secondaire togolais).
Les mariages d’enfants et les grossesses précoces ont d’énormes conséquences sur la vie des jeunes filles, telles que l’abandon de l’école, l’augmentation du risque de violences domestiques ou la mortalité maternelle et infantile. Maintenir les filles dans de telles conditions et mettre leurs vies en danger a des impacts négatifs sur le développement global de ces pays.