Contexte
Le Burkina Faso souffre aujourd’hui d’une grave crise sécuritaire provoquée par la crise du Mali depuis 2012, le développement des groupes armés non-étatiques et le déchaînement du terrorisme depuis les attaques de Ouagadougou en janvier 2016. Les civils sont régulièrement victimes de violence et 780 000 burkinabé·e·s ont choisi de fuir leur foyer, provoquant des déplacements massifs à l’intérieur du pays.
C’est dans ce contexte qu’est arrivée la pandémie du COVID-19 au mois de mars 2020, dans un pays où le système national de santé manque sévèrement d’efficacité, et où les conditions de vie rendent les règles de distanciation physique presque impossibles à tenir.
Le système éducatif est durement touché par la crise sécuritaire, puisque les groupes terroristes ont fait des écoles et des enseignants leurs cibles privilégiées, rendant impossible la scolarisation des enfants dans certaines régions du Burkina Faso. En mars 2020, 2 512 écoles étaient fermées, touchant 349 909 enfants et 11 219 enseignants.
A cela s’ajoute le manque d’infrastructures et d’enseignants qualifiés qui réduit encore les opportunités de scolarisation et la qualité de l’offre éducative. En 2020, seuls 90,7 % des enfants bénéficient d’une éducation au niveau primaire, et 52 % au niveau post-primaire.
Les enfants qui ont la chance d’aller à l’école ne reçoivent malheureusement qu’une éducation très généraliste, peu professionnalisante et peu adaptée au contexte national et aux besoins du marché de l'emploi. De nombreux jeunes, désœuvré·e·s et frustré·e·s par le manque d’opportunités qui s’offrent à eux se tournent vers les groupes armés non-étatiques locaux, participant à leur tour à l’escalade de violence qui ravage le pays.
Enfin, la crise sécuritaire encourage de nombreuses pratiques néfastes telles que le travail des enfants, l'exploitation liée à la guerre et les mariages précoces forcés, ajoutant un obstacle supplémentaire à la scolarisation des enfants, et des filles en particulier. Aujourd’hui, seules 6 % des femmes adultes ont suivi des études secondaires, contre 12,1 % des hommes.