Pourquoi défendons-nous les droits de l’enfant ?
L’adoption de la Convention des Droits de l’Enfant par les Nations Unies en 1989 a marqué un tournant historique : pour la première fois, les Etats du monde entier ont reconnu que les enfants avaient des droits égaux à ceux des adultes, et une voix pour les revendiquer.
En trente ans, de grands progrès ont été accomplis : les enfants sont aujourd’hui en meilleure santé, mieux nourris, ont davantage accès à l’éducation, et davantage de lois garantissent leur protection.
Cependant, un long chemin reste encore à parcourir pour que les engagements pris par les Etats se transforment en réalité.
Les chiffres clés
- Près de 50 millions d’enfants ont dû fuir de chez eux en raison de violences, de la pauvreté ou de catastrophes naturelles (Unicef).
- Plus de 5 millions d'enfants meurent chaque année de causes prévisibles (Joining Forces).
- Environ 150 millions de jeunes enfants du monde entier souffrent de la malnutrition et les effets de retard de croissance.
- Environ 64 millions d’enfants n’ont pas accès à l'enseignement primaire (Joining Forces).
- Environ 15 millions d’adolescentes âgées de 15 à 19 ans ont été victime de violences sexuelles (Joining Forces).
- 12 millions de filles de moins de 18 ans sont mariées chaque année dans le monde (Unicef).
Malgré les progrès réalisés dans les secteurs de l'éducation et de la santé, les filles restent doublement discriminées en raison de leur sexe et de leur âge. Ce biais qui les poursuit de l’enfance à l’âge adulte limite durablement leurs opportunités et génère des répercussions négatives pour l’ensemble de la société.
Nous avons la conviction que les droits des enfants, en particulier des filles, doivent faire l’objet d’une attention accrue afin d’amorcer un cercle vertueux vers l’égalité des genres et l’atteinte des Objectifs de Développement Durable (ODD).
Comment agissons-nous ?
- Au niveau national
Nos activités de plaidoyer ont pour but la meilleure prise en compte des droits de l’enfant, en particulier des filles, par la France dans sa politique de solidarité internationale.
En ratifiant la Convention internationale des Droits de l’Enfant en 1990, la France s’est engagée à respecter et promouvoir les droits de l’enfant à l’intérieur du pays mais aussi pour les enfants des pays disposant de moins de ressources avec lesquels elle coopère dans le cadre de sa politique d’aide au développement et humanitaire.
Depuis 2016, Plan International France a rejoint le Groupe Enfance de la CHD (Coordination humanitaire et développement), composé de 18 ONGs, dont l’objectif est de promouvoir les droits de l’enfant dans l’action internationale française, en parlant d’une seule voix.
Le Groupe Enfance appelle en particulier la France à :
- Consacrer les droits de l’enfant comme une priorité transversale de sa politique de coopération et de solidarité internationale
- Promouvoir la Convention internationale des droits de l’enfants et l’application de ses grands principes dans la diplomatie française
- Soutenir la société civile, les enfants et les jeunes défenseurs de leurs droits dans les pays partenaires, pour favoriser leur participation dans la co-construction des politiques publiques
Pour aller plus loin : la note de positionnement du Groupe Enfance
Chaque année, à l’occasion de la journée mondiale des droits de l’enfant du 20 novembre, le Groupe Enfance mutualise ses compétences et ses expertises dans le cadre d’un événement national intitulé « Objectif Enfance ». Les thématiques des événements ont porté sur les droits de l’enfant et les ODD, l’investissement en faveur des droits de l’enfant, les enfants et les jeunes en tant qu’acteurs de leurs droits, et les perspectives pour la politique internationale de la France 30 ans après la Convention internationale des droits de l’enfant.
Exemple de plaidoyer en faveur des droits de l’enfant facilité par Plan international France : En février 2020, Chanceline Gwladys Mevowanou, jeune activiste béninoise luttant en faveur des droits des filles dans son pays, est intervenue lors de l’événement Objectif Enfance à l’Agence Française de Développement (AFD) pour défendre une meilleure prise en compte des droits de l’enfant par les décideurs et décideuses politiques nationaux et internationaux. Elle a declaré :
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- Au niveau international
Plan international porte son plaidoyer en faveur des droits de l’enfant au niveau mondial dans le cadre de l’alliance Joining Forces, créée en 2017, qui regroupe six ONG internationales de défense des droits de l’enfant .
A l’occasion des 30 ans de la Convention Internationale des Droits de l’Enfant, l’alliance a publié en juin 2019 le rapport commun Child Rights Now!, qui fait le bilan des avancées en faveur des droits de l’enfant depuis son adoption et des progrès qui restent à réaliser.
Partant du constat d’un « agenda inachevé », l’alliance Joining Forces a lancé un appel à l’action auprès des gouvernements afin qu’ils prennent des engagements clairs, concrets et ambitieux pour faire progresser les droits de l’enfant. En février 2020, à l’occasion d’une rencontre de haut niveau avec la Commission européenne et le Parlement européen, l’alliance Joining Forces a engagé un plaidoyer en faveur de l’adoption d’une stratégie dédiée aux droits de l’Enfant par l’Union Européenne, pour garantir l’inclusion des droits de l’enfant dans chaque décision prise par l’UE, tant dans sa politique intérieure qu’extérieure.