Pourquoi défendre le droit à l’éducation à la formation professionnelle ?
Si l’on veut briser le cycle de la pauvreté, il est essentiel que les enfants et les jeunes disposent d’un socle de connaissances et de compétences nécessaires à leur émancipation socio-économique, citoyenne et politique.
Malgré les progrès réalisés depuis plusieurs années, des écarts significatifs demeurent, notamment pour les filles, dans l’accès à l’éducation et à la formation professionnelle. Or, d’après la Convention internationale des droits de l’enfant (CIDE) de 1989, tout enfant a droit à une éducation primaire gratuite et obligatoire de qualité. Les gouvernements ont l’obligation de respecter, de protéger et de réaliser le droit à l’éducation de chaque enfant.
Pourtant, ces engagements ne sont pas entièrement respectés par les gouvernements.
Les chiffres clés
- 258 millions d’enfants et d’adolescent·e·s de 6 à 17 ans n’ont pas accès à l’école à travers le monde, soit 1 enfant sur 6.
- En Afrique de l’Ouest et centrale, près de 2 millions d’enfants sont privés d’éducation, en raison de la violence et de l’insécurité au sein et aux abords des écoles.
- 21,8 % de jeunes dans le monde ne sont ni employés, ni scolarisés, ni en formation ou en apprentissage. 76,9 % de ces jeunes sont des femmes. (OIT, 2017)
Comment agissons-nous ?
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Nous interpellons les décideurs et décideuses sur l’APD (Aide Publique au Développement) de la France en matière d’éducation
Plan International France, avec la Coalition Education, réalise tous les ans un Observatoire de l’aide publique au développement en matière d’éducation. Plan International France et ses partenaires s’appuient sur ces données pour interpeller les décideurs et décideuses à travers des actions et campagnes conjointes.
Selon le nouveau rapport de 2019 de la Coalition Education, seuls 2 % de l’aide au développement de la France sont alloués à l’éducation de base.
Le rapport dénonce la faiblesse de cette aide et l’insuffisante adéquation entre la répartition géographique de cette aide et les pays prioritaires de la politique de coopération de la France. Le rapport souligne notamment l’insuffisance de l’aide allouée à l’éducation dans les pays du Sahel, qui figurent parmi les plus vulnérables au monde. Ces pays ne recevant que 4,2 % de l’aide bilatérale française à l’éducation, un fossé subsiste entre la politique d’aide internationale à l’éducation de la France et l’ampleur des besoins.
La Coalition Education demande notamment à la France de s’engager à :
- Cibler les pays les plus fragiles, en particulier l’Afrique subsaharienne, à travers son APD dédiée à l’éducation de base
- Porter une attention particulière à la réduction des inégalités de genre en matière d’accès et de qualité de l’éducation.
Exemple d’avancée obtenue :
- Pour une plus grande contribution de la France au Partenariat Mondial pour l’Education (PME) : En février 2018, la France a significativement augmenté sa contribution au PME, passant d’un engagement triennal de 8 millions à 200 millions d’euros, suite au plaidoyer de la Coalition Education.
Contre la marchandisation de l’éducation : En 2016, la campagne a porté sur le financement de l’éducation et la lutte contre la marchandisation de l’éducation dans les pays en développement. Cette campagne s’est concrétisée par l’envoi de nos recommandations à la Commission des Nations unies sur le financement de l’éducation. Fin novembre 2016, les 57 chefs d'Etat et de gouvernements des pays membres de la francophonie ont publié la « Déclaration d'Antananarivo », qui clôture la 16e Assemblée générale de l'OIF et qui reprend en grande partie nos demandes détaillées à travers l'Appel contre la marchandisation de l'éducation.
L’éducation en situation de crise : un point d’attention particulier
En 2019, la Coalition Education a réalisé un rapport d’étude intitulé « Relever les défis de l'éducation dans un Sahel en crise » afin d’interpeler les décideurs et décideuses sur la crise de l’éducation au Sahel avec une série de recommandations.
Le plaidoyer de Plan International et de la Coalition Education s’axe notamment sur la situation des filles dans les contextes de crise. Les enfants et les jeunes sont les premières victimes des crises : les conflits augmentent le taux d’abandon des élèves, l’absentéisme des enseignant.e.s. et suscitent la fermeture de nombreuses écoles.
Selon le rapport, les conflits creusent les inégalités de genre. Les filles ont deux fois et demi plus de risques d’abandonner l’école primaire si elles vivent dans un pays en conflit. Ces contextes favorisent les mariages précoces, les violences sexuelles ou l’implication des filles dans les travaux ménagers. A titre d’exemple, dans la région la plus affectée par le conflit au Niger, le taux de mariages d’enfants est le plus élevé du monde avec 89% des filles mariées, qui ne vont plus à l’école.
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Nous plaidons, dans nos pays d’intervention prioritaires, pour l’adoption et la mise en œuvre de politiques éducatives inclusives et de qualité
Plan International promeut, dans ses pays d’intervention, des systèmes éducatifs intégrant une approche transformatrice des rapports sociaux de genre.
Quelques exemples de plaidoyerAuprès du Ministère de l’éducation du Laos : Dans le cadre du G7 de 2019 : |
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Notre plaidoyer en matière de formation professionnelle et d’insertion socio-économique des jeunes
Nous demandons aux autorités des pays d’intervention de :
- prendre en compte l’égalité entre les filles et les garçons dans toutes les politiques et dans tous les programmes de formation professionnelle.
- favoriser la participation active des jeunesses dans l’élaboration et le suivi les politiques et les programmes de formation professionnelle qui les concernent.
Nous demandons aux autorités françaises de :
- soutenir les politiques publiques de formation professionnelle des jeunes les plus vulnérables, dans les pays d’intervention, avec une attention particulière à la promotion de l’égalité de genre.
- accompagner l’accès et le maintien dans l’emploi décent des jeunes les plus vulnérables, en particulier des jeunes femmes, dans les pays d’intervention.
Nous demandons aux autorités de l'ensemble des pays :
- soutenir des politiques et des programmes en faveur de l’élimination de toutes les formes de discrimination faites aux femmes sur leur lieu de travail
- de développer l’auto-entreprenariat des jeunes, notamment des jeunes femmes, à travers la formation professionnelle et l’accès au crédit et aux institutions financières
Exemple de bonnes pratiques et recommandations techniques : Plan International France a publié en 2015 le rapport Jeune, femme et sans emploi : le triple défi. Autonomisation économique des jeunes dans les pays en développement et émergents : quelle égalité femmes-hommes ? Ce rapport rassemble de bonnes pratiques et des recommandations à l'attention des gouvernements et des autres acteurs de la coopération internationale. Ces recommandations ont notamment été portées dans le cadre de deux évènements co-organisé en 2015 avec le MEAE et l'OCDE, et en 2016 dans le cadre de Women Deliver. |