Olivier Badjala présente son projet pour une éducation sans violence
A l’occasion de la Journée internationale des filles 2014, Olivier Badjala, coordinateur du projet Promotion égalité de genre et éducation sans violence de Plan International au Togo, intervient à la conférence co-organisée avec le Ministère des Affaires étrangères.
Une banalisation des violences de genre en milieu scolaire au Togo
Olivier Badjala explique la genèse du projet « Promotion égalité de genre et éducation sans violence » : qu'il mène :
« Avant le démarrage du projet, les violences étaient très fréquentes car les VGMS (Violence de Genre en Milieu Scolaire, ndlr) n'étaient pas prises en compte. Ce phénomène était banalisé, les hommes pensaient qu'il était normal d'opérer des violences sur les enfants. Il était aussi difficile de rencontrer une femme directrice d'école. Aujourd'hui, grâce au projet, nous sommes passés de 5% à 25% de femmes qui dirigent des écoles. Aussi, une nette réduction des VGMS est observée dans nos communautés et surtout dans les établissements scolaires. »
Les actions de Plan International au Togo pour l'éducation des filles
Parmi les actions menées par Plan International Togo, Olivier souligne le travail des leaders de communautés qui sensibilisent les professeurs, les élèves et les familles. Leurs missions permettent de modifier les comportements individuels de tous les acteurs des communautés.
Un important travail de plaidoyer a aussi été mené par Plan International Togo les méthodes de l'éducation non violente afin que les élèves ne subissent plus de châtiments corporels à l'école.
« Notre projet a été conçu dans le but de réduire les disparités entre les filles et les garçons quant à l'accès, la rétention et l'achèvement scolaire. Au niveau communautaire, nous avons constaté un changement de perception face à la scolarisation des filles. Une des caractéristiques contre lesquelles nous luttons est la banalisation des VGMS : certains enseignants pensent que c'est une bonne chose de les proférer. Certains enseignants acceptent difficilement ces nouvelles méthodes car ils se sentent humiliés par les enfants et pensent que sans bâton, l'enfant ne peut pas réussir. Aujourd'hui, seulement 5% des enseignants n'adhèrent pas encore à ces méthodes. Les autres enseignants nous soutiennent totalement. »
Un changement de comportement
Les enfants ont été replacés au cœur du cours pour leur permettre d'être un véritable acteur de leur formation.
« Avant l'enseignant était celui qui dispensait la connaissance et les enfants ne participaient pas. Aujourd'hui grâce au projet les enfants sont remis au centre de l'enseignement et participent à leur propre formation. L'autre résultat constaté est un changement dans l'attribution des tâches en fonction des sexes. En fait, on a toujours pensé que la fille étant « un sexe faible » devait s'occuper de la cuisine et des enfants. Depuis notre action de sensibilisation, les parents ont compris qu'il fallait aussi accorder le temps à la fille pour qu'elle puisse bénéficier de loisirs et se consacrer à ses études. »