A l’heure où plus de la moitié de la population mondiale vit en zone urbaine, les jeunes filles et les femmes des villes font face quotidiennement à des comportements qui menacent leur sécurité. L’ampleur du problème est dénoncée par Plan International dans un rapport où l’ONG expose ses recommandations pour lutter contre les violences urbaines envers les femmes.
La maltraitance des femmes : un problème global
Plan International, en partenariat avec « Femmes et villes – International » et l’ONU, a conduit une étude pour déterminer pourquoi les villes étaient peu sûres pour les jeunes filles. Ce rapport estime que l’insécurité, le risque d’agression et/ou d’harcèlement sexuel, ainsi que l’exclusion sont des problèmes auxquels les femmes du monde entier sont confrontées, et notamment en zone urbaine.
La croissance exponentielle des villes (+ 5 millions d’urbains chaque mois dans les pays en développement) s’accompagne d’une recrudescence des problèmes d’insécurité touchant les femmes. En 2030, on estime à 1,5 milliard le nombre de filles vivant en ville, un chiffre qui impose la prise de mesures efficaces pour lutter contre les violences urbaines.
Vivre avec la peur
Les filles interrogées dans les grandes villes des pays en développement (Caire, Delhi, Hanoi, Kampala, Lima) témoignent des difficultés auxquelles elles sont confrontées quand elles sortent de chez elles.
« Les filles osent s’aventurer dehors uniquement si elles se sentent en sécurité. Or, dans notre quartier il y a beaucoup d’agressions … On a toujours peur ». Rehana, 15 ans (Delhi), explique que son père la suit à distance sur le chemin du lycée, pour éviter tout risque d’agression. Il a adapté ses horaires de travail afin de l’escorter jusqu’à la maison quand l’école se termine.
Kiran, 16 ans, a participé à un exercice pour localiser les endroits à risque pour les filles dans la ville de Delhi. Les transports publics restent les endroits les plus dangereux pour les adolescentes. Les bus par exemple, surchargés, sont souvent le lieu de harcèlements sexuels. Les toilettes publiques, ainsi que les parcs et les rues mal éclairées sont également à éviter, les agressions étant très courantes. La nuit venue, les filles se sentent encore plus vulnérables.
Les recommandations de Plan International
L’étude menée par Plan International donne la parole aux jeunes filles et femmes du monde entier, qui ont l’occasion d’expliquer leurs problèmes et d’exposer leurs besoins pour que la sécurité dans les villes soit assurée.
- Les gouvernements doivent prendre des mesures et écouter les doléances de filles qui en ont assez de vivre dans la peur.
- Les transports publics doivent devenir des espaces sécurisés et fiables.
- Des toilettes propres, gratuites, protégées et accessibles sont essentielles.
- Les espaces publics et les parcs doivent être mieux éclairés.
- Une police urbaine de proximité doit être mise en place.