4 ans après le tremblement de terre qui a ravagé l'île et laissé plus 1 million et demi d'habitants sans abri, Plan International fait le bilan de son intervention dans les domaines de la sécurité économique des familles, de la protection et de l'éducation des enfants, avec un focus sur la lutte contre les discriminations très fortes auxquelles les filles sont quotidiennement exposées.
Le 12 janvier 2010, un tremblement de terre d'une magnitude de 7 sur l'échelle de Richter ravageait Haïti, avec des conséquences désastreuses sur la vie de milliers d'enfants et leurs familles. On estime à 230 000 le nombre de tués par la catastrophe, et à 1,6 million les personnes sans abri.
Sécurité économique
Une pauvreté endémique
Dans le pays le plus pauvre de l'hémisphère ouest, 76 % de la population vit avec moins de 2 dollars par jour. La pauvreté affecte encore plus les femmes que les hommes. Les opportunités pour des emplois décents sont limitées, particulièrement pour les femmes et les jeunes.
Mais le nombre déjà faible d'emplois vacants a encore baissé après la catastrophe, avec des dommages et des pertes équivalents à 120 % du PIB en 2009. Alors que 50 % de la population a moins de 24 ans, les comportements discriminatoires touchent de plein fouet la jeunesse, compromettant les chances d'accès à l'emploi de toute une classe d'âge et notamment des filles.
Le programme de Plan International
Plan International fait de ce problème majeur une priorité, en encourageant la participation des adolescentes, en particulier celles qui vivent dans des zones rurales, à des activités génératrices de revenus et à une formation dans la gestion de la microfinance du foyer. Ainsi, les jeunes femmes deviennent autonomes financièrement et responsables de leur futur.
La protection des enfants
Une réalité violente
A Haïti, la violence fait partie de la vie quotidienne : le recours aux châtiments corporels à l'école et au sein de la famille est socialement accepté comme un moyen pour éduquer les enfants.
Après le tremblement de terre, le problème s'est aggravé. La violence sexuelle (viols, agressions, harcèlements) a dramatiquement augmenté, surtout dans les camps de fortune. La pauvreté et la faim poussent de nombreuses jeunes filles à se prostituer. Les enfants orphelins ou séparés de leurs parents sont quant à eux vulnérables au trafic.
L'intervention de Plan International
Plan International travaille au niveau des communautés et de l'Etat pour renforcer les systèmes de protection des enfants. Ainsi, elle a fait construire et aménager des espaces protégés réservés aux enfants et notamment aux filles, pour lutter contre la violence et l'exploitation, au sein même des camps. Des campagnes de sensibilisation au problème ont également été lancées auprès des populations.
L'éducation
Une école peu développée
A Haïti, des milliers d'enfants ne sont jamais allés à l'école du fait de la grande précarité de leurs familles et des discriminations qu'ils rencontrent. Ceux qui au contraire ont la chance d'y accéder ne peuvent y aller que pour un nombre insuffisant d'années, avec un enseignement parfois faible.
Comme dans de nombreux pays, ce sont les filles qui sont les plus éloignées de l'école, notamment à partir du collège. Lors d'une catastrophe, ce sont encore les filles qui doivent abandonner la classe pour aider aux tâches domestiques. 59 % d'entre elles sont analphabètes.
Le tremblement de terre a donc porté un coup dur au système éducatif haïtien déjà défaillant, puisque des milliers d'enfants ont dû arrêter leur scolarité.
L'accent mis sur le retour à l'école
Plan International favorise donc le retour à l'école, porté par la conviction que l'éducation peut apporter le retour à une routine rassurante pour des enfants affectés par un traumatisme. L'éducation est aussi une solution pour sortir du cycle de la pauvreté.
Plan International travaille pour assurer l'école aux filles comme aux garçons afin qu'ils acquièrent des bases utiles au développement de leurs compétences. Pour ce faire, l'ONG coopère avec une large variété d'acteurs – familles, enseignants, chefs des communautés – et met en place des programmes pour lutter contre les injustices et discriminations, liées au genre en particulier.