Dans de nombreux pays en développement, les filles sont très exposées à des grossesses précoces. Une fille sur 3 est enceinte avant ses 18 ans, et une fille sur 6 l’est avant ses 15 ans. Pour lutter contre ces grossesses le plus souvent non voulues, Plan International a mis en place en Thaïlande un programme d’éducation et de santé sexuelle et reproductive pour les filles.
UNE FILLE SUR 3 ENCEINTE AVANT SES 18 ANS
Comment expliquer qu’autant de filles deviennent mères à un âge parfois très jeune ? Plusieurs raisons à ce phénomène qui touche particulièrement les pays en développement :
- Le mariage précoce
- Un accès limité, voire nul, à la contraception
- Des pratiques à risque du fait de l’ignorance des partenaires des méthodes de contraception
- Des mentalités résistantes et conservatrices dans des régions où la sexualité est taboue
- Les abus sexuels et les viols, très courants, du fait de faibles protections pour les filles dans les zones rurales comme dans les villes, où elles sont fortement exposées aux hommes
- Des sociétés archaïques où les hommes disposent librement du corps des femmes et des filles
Au niveau de la santé des filles, les grossesses entraînent parfois de graves complications. L’accouchement est en effet la première cause de mortalité des filles de 15 à 19 ans dans le monde.Ces grossesses précoces sont à la fois dangereuses sur le plan physique (de nombreuses jeunes filles ne sont pas encore formées) et psychologique (au niveau mental, manque de maturité, non désir de devenir mère).
L’INTERVENTION DE PLAN EN THAÏLANDE
Pour lutter contre ces grossesses précoces et le plus souvent à risque, Plan International a lancé un programme en Thaïlande, un pays particulièrement touché par ce phénomène, sur 2 volets principaux :
- L’éducation des filles,
- La prise en charge de leur santé sexuelle et reproductive.
Les motivations des parents pour éduquer leur fille jouent un rôle important dans la détermination du temps qu’elles passeront à l’école. Rester à l’école jusqu’au niveau secondaire peut éviter à une fille de se marier et d’avoir des enfants trop tôt. On peut voir un lien entre la déscolarisation et les grossesses. Plus une fille reste à l’école, moins elle a de chances de tomber enceinte.
Pussacha, une jeune Thaïlandaise, a rencontré son mari au lycée et a découvert qu’elle était enceinte de 4 mois à 17 ans. Elle a dû abandonner l’école et se marier. Elle aimerait revenir à l’école mais ne peut, puisqu’elle doit travailler dans les champs pour soutenir sa famille. Son rêve est de travailler et de devenir infirmière.
Pussacha a récemment rejoint un projet initié par Plan International : l’ONG a organisé des sessions de formation auprès de 122 mères volontaires de 42 villages de Chiangrai et Chiangmai.
Le projet touche 2 000 enfants de 0 à 3 ans qui bénéficient désormais d’un meilleur accès au soin.
Cette implication motive Pussacha: “Là d’où je viens, nous n’avons pas beaucoup de contacts avec la ville. Pour nous occuper des enfants, nous nous fions aux traditions. Et parfois, nos méthodes sont dangereuses. Mais j’ai rejoint une initiative de Plan Thaïlande, le Projet des mères volontaires. Plan y forme les mamans de mon village. On nous apprend à nous occuper de nos enfants et à transmettre ces conseils à d’autres mères. Je trouve ça fantastique. La santé, ça m’intéresse! J’ai l’impression de rattraper un peu les heures de cours que je manque. J’avais presque abandonné mon rêve de devenir infirmière. Aujourd’hui, j’espère un jour pouvoir reprendre des études et par la même occasion, le contrôle de mon avenir."
Plan International donne donc une formation en santé reproductive et sexuelle aux jeunes mères, en les informant des risques liés aux relations non protégées (MST, VIH). Nous avons également contribué à la construction de 12 centres d’apprentissage pour les jeunes mères à Chiangmai.