En Equateur, les filles sont fréquemment exposées à de dures réalités (leurs droits à l'éducation et à la protection sont très souvent bafoués). Découvrez comment, avec l'écriture, elles ont réussi à captiver et sensibiliser la société à leur situation.
Inspirés par le succès des « Lettres de femmes », une initiative développée par ONU Femmes, l'équipe de Plan International en Equateur a lancé un projet du même ordre.
L'objectif était de montrer au gouvernement équatorien les obstacles que doivent affronter les filles pour réaliser leurs rêves.
Il a été demandé au gouvernement d'écouter ce qu'elles avaient à dire, de reconnaître leur potentiel et de les soutenir en mettant en place des politiques nationales pour lutter contre l'inégalité des genres et de voter un budget pour financer leur éducation.
Plan International a travaillé avec 1 200 filles, âgées de 12 à 16 ans, et fréquentant toutes des écoles soutenues par Plan International, en 3 étapes.
- Pour commencer,nous avons demandé aux filles de réfléchir à leur avenir.
- Puis, de rédiger, chacune, une lettre adressée au gouvernement et dans laquelle elles dressaient la liste des obstacles les empêchant de réaliser leurs rêves.
- Enfin, elles ont dû dessiner leurs rêves pour représenter visuellement ce qu'elles voulaient accomplir dans leur vie.
Faits marquants
Les lettres écrites par les filles témoignent que :
- 43 % des filles craignent d'être retirées de l'école et envoyées au travail,
- 78 % des filles travaillent à la maison et sont très souvent absentes de l'école à cause des corvées ménagères qui leur sont imposées à la maison,
- 47 % des filles ont été victimes de violence à la maison, à l'école ou dans un lieu public.
Leurs voix sont entendues
L'initiative « Lettres de filles » a eu un impact positif. En effet, après le gouvernement équatorien, d'autres institutions leur ont ouvert leurs portes : gouvernements locaux, assemblée nationale ainsi que des médias ont accepté de rencontrer ces filles.
« Les filles nous ont raconté leur réalité et nous ne les avons pas déçues. Nous avons fait entendre leurs voix dans tous les secteurs de la société équatorienne et les premières mesures ont été prises pour combattre les obstacles auxquels elles sont confrontés », nous dit Rossana Viteri, Directrice de Plan International en Equateur.
Un impact très positif
Sur 11 provinces participantes, 90 évènements ont été organisés pour sensibiliser aux droits des filles et plus de 50 000 personnes y ont participé.
250 organisations nous soutiennent et nous avons été cités 700 fois dans les medias nationaux et locaux.
Nous avons ouvert les yeux à un très grand nombre de personnes, mais c'est grâce aux filles qui ont pris la parole pour raconter leurs expériences que nous allons pouvoir continuer à améliorer la vie des filles en Equateur. D'autres idées pour aider à la prise de conscience sont en discussion !