La naissance d'une épidémie : le virus Ebola
L'épidémie de fièvre hémorragique à virus Ebola est la plus meurtrière depuis l'apparition du virus en 1972.
Partie de Guinée en février dernier, Ebola s'est ensuite répandu au Liberia et en Sierra-Leone. Des cas ont également été recensés au Sénégal, en République Démocratique du Congo et au Nigeria, pays qui selon l'OMS en a fini officiellement avec le virus .
L'épidémie a d'abord été sous-estimée par les divers gouvernements, et ne fait réellement l'objet d'une attention mondiale que depuis juillet. Son taux de mortalité varie entre 25 et 90% selon les individus. Dans les zones dans lesquelles Plan international agit (la Guinée, le Niger, la Sierra Leone, le Sénégal et le Libéria) on dénombre aujourd'hui 8 033 cas et 3 865 morts du virus Ebola*.
L'enrayement d'un tel virus est très complexe dans une zone où les frontières sont poreuses, où les rites funéraires impliquent de toucher les personnes, et où l'eau nécessaire pour se laver et désinfecter les mains n'est pas forcément disponible. Si un vaccin est trouvé, il ne sera pas disponible avant 2016.
L'aide de Plan International
Le virus Ebola a également des effets peu montrés par les médias, davantage focalisés sur le dénombrement des malades.
La vie dans une ville, voire dans un pays où Ebola sévit, est emplie de psychose, et le temps semble s'arrêter. Avant l'apparition des symptômes, le virus n'est pas détectable, on se bat contre quelque chose que l'on ne peut voir ni sentir. Les écoles ont été fermées par les gouvernements. Les commerces tournent au ralenti car l'acheminement des denrées est plus compliqué, et cela se répercute sur le coût des produits, qui ont parfois jusqu'à triplé. Il faut se laver les mains en permanence pour montrer patte blanche.
Depuis le début de la crise, Plan International en collaboration avec le Programme Alimentaire Mondial, procure une assistance alimentaire à environ 1,3 million de personnes en Guinée, au Libéria et en Sierra Léone. Car dans un pays où plus rien ne fonctionne comme avant, une crise alimentaire n'est pas à exclure, et, superposée à l'épidémie en cours, cela serait une vraie tragédie humaine.
La crise Ebola a également fait grimper en flèche le nombre d'orphelins. "Notre pays comptait, avant déjà, quantité de mères célibataires. Elles n'échappent pas aux ravages d'Ebola. De plus en plus d'enfants se retrouvent entièrement seuls", explique Koala Oumarou, directeur de Plan International au Liberia.
*données du 10 octobre 2014