Le point sur la situation
Depuis le début de la crise Ebola il y a un an par la contamination d'un enfant Guinéen, plus de 9 500 personnes ont perdu la vie et 22 500 ont été infectées en Guinée, au Sierra Leone et au Libéria, selon les chiffres officiels de l'Organisation Mondiale de la Santé.
Le nombre de décès dus à ce virus a tendance à décliner depuis ces dernières semaines, mais des pics d'infections soudains continuent à effrayer les populations, surtout dans l'ouest de Sierra Leone, malgré les campagnes de santé publique qui saturent les médias pour sensibiliser et prévenir les familles.
Cependant, cette semaine et pour la première fois depuis le début de l'épidémie, un antiviral, le Favipiravir, aurait montré des signes encourageants dans le traitement de patients contaminés à des stades peu avancés du virus.
L'essai clinique a été entamé sur une centaine de personnes dans quatre centres de soin en Guinée, et réduirait de moitié les risques de décès sur les patients présentant une forme relativement peu avancée de l'infection à Ebola.
L'antiviral, commercialisé pour le traitement de la grippe sous le nom Avigan par le laboratoire japonais Toyama/Fujifilm, n'aurait néanmoins aucun effet mélioratif sur les malades arrivant dans les centres de soin à un stade avancé de la maladie, de fait de leur charge virale très élevée et de leur insuffisance rénale irréversible.
C'est pourquoi la prise en charge rapide des patients dès les premiers symptomes du virus reste primordiale pour permettre d'endiguer la contamination et soigner les malades à des stades précoces.
Les moyens mis en œuvre
Près de 400 employés Plan International sont sur le terrain pour mettre sur pied des installations sanitaires, mènent des campagnes d'information, forment des agents de santé et distribuent du désinfectant aux postes médicaux. Plus de 2,5 millions d'hommes, femmes et enfants bénéficient ainsi de cet appui, essentiel pour lutter contre l'épidémie.
Dans les pays voisins aussi, des équipes sont prêtes à réagir en cas d'urgence.
Les pratiques culturelles participent fortement à la propagation du virus, comme par exemple le lavage des cadavres à la main, le silence sur les symptômes du virus par peur de stigmatisation, le relâchement des restrictions quant aux déplacements des populations… Il faudra 42 jours sans nouveaux cas d'infections, et ce dans les 3 pays, avant que la crise ne soit jugée terminée.
Pour cela, des programmes de décontamination poussés ont été mis en place, et un processus de quarantaine a également été généralisé dans ces pays : une enquête est menée pour tout nouveau cas et toutes les personnes avec qui le malade a été en contact sont placées en quarantaine pendant 3 semaines, et ne sont relâchées que si aucun nouveau cas de contamination est découvert.
C'est une situation très difficile pour les potentiels malades, mais c'est le seul moyen d'empêcher une nouvelle contamination à grande échelle.
Zoom sur le Libéria : les écoles rouvrent leurs portes
Les écoles au Libéria rouvrent enfin leurs portes, après des mois de fermeture forcée, Ebola oblige. La reprise des cours ravit autant les enseignants que les élèves. Sauf les orphelins qui, sans parents pour les soutenir, ne peuvent pas assumer les frais scolaires.
Jimmy, un élève de 16 ans originaire du comté de Nimba, raconte avec enthousiasme : « Je suis vraiment heureux de retourner à l'école. Mes amis, mes collègues de classe et les cours m'ont manqué. Plus d'un semestre à la maison… c'était si long ! Je me suis beaucoup ennuyé et je me suis senti très seul. »
Malheureusement, des centaines d'orphelins d'Ebola n'iront pas à l'école faute de pouvoir payer leurs frais scolaires.
Les enfants déscolarisés et les orphelins courent énormément de risques : la prise en charge sociale est moindre, ce qui augmente les dangers d'exploitation ou d'abus comme le travail des enfants ou les mariages forcés.
Plan International appelle les écoles et les autorités à intégrer la santé, l'hygiène et le soutien psychologique au programme scolaire. Les équipes sur le terrain distribuent du savon et de l'eau potable en suffisance, ainsi que des feuilles de route qui expliquent la marche à suivre quand un élève ou un membre de la famille présente des symptômes d'Ebola.
Faites un don sur le fonds d'urgence pour secourir les enfants
Ce fonds permet de débloquer rapidement des moyens pour secourir les populations après une catastrophe.