L'Union Européenne a signé un accord avec Plan International pour développer un projet de lutte contre le mariage précoce et les Mutilations Génitales Féminines (MGF) en Tanzanie.
« On m'a mariée à l'âge de 14 ans car mon frère avait besoin de récupérer une dot à offrir à sa future femme pour l'épouser. J'ai dû arrêter l'école et devenir la 4ème femme d'un homme de 70 ans. » Nous raconte Veronica. « Bien avant cela, j'ai bien sûr dû être excisée afin de pouvoir être mariée convenablement.»
Face à la gravité de la situation, l'union Européenne a signé un accord avec Plan International pour lutter contre le mariage précoce et les mutilations génitales féminines à Tarime, une région particulièrement touchée du Mara, en Tanzanie.
La Tanzanie fait partie des pays les plus atteints par le mariage précoce et par les MGF : 37% des filles sont mariées avant l'âge de 18 ans et 40% d'entre elles sont excisées. Ces pratiques traditionnelles impactent de manière néfaste leur santé, leur bien-être et leur développement personnel.
L'accord lance ainsi officiellement un projet d'une durée de deux ans, dont les objectifs sont de réduire de manière significative les mariages d'enfants et les MGF en menant des actions pour donner plus de pouvoir aux femmes et pour sensibiliser les communautés aux conséquences liées à ces pratiques.
Ce projet sera mis en place par Plan International en partenariat avec le Forum de la dignité des enfants (CDF), la Fédération de Football en Tanzanie (TFF), et l'association Tackle Africa. Il profitera à environ 1500 filles de 10 à 24 ans, ainsi qu'à 200 garçons de 15 à 18 ans, à 150 chefs de villages et à une vingtaine d'Officiers de police du bureau de l'égalité des genres, qui devraient suivre des sessions de sensibilisation et d'assistance au développement de ce projet.
Alors que l'Union Européenne entame l'Année Européenne pour le Développement, Filiberto Ceriani Sebregondi, ambassadeur de l'UE en Tanzanie, a précisé pendant la cérémonie de signature que les questions d'égalité des sexes et d'autonomisation des femmes étaient au cœur des valeurs fondamentales de l'UE, et qu'elles représentaient les conditions essentielles pour un développement équitable et inclusif.
« L'UE est en première ligne pour lutter contre les MGF et le mariage précoce, dans le cadre d'une stratégie globale pour mettre fin aux violences contre les enfants et les femmes, lutter contre les pratiques traditionnelles néfastes et promouvoir l'égalité des genres ».
L'UE contribue actuellement à hauteur de 7 millions d'euros au développement de projets qui soutiennent directement l'accès des femmes aux domaines politiques et publiques, aux formations professionnelles, aux opportunités de carrières, mais aussi pour les projets de lutte contre les violences qui leur sont faites et les pratiques traditionnelles néfastes qui les empêchent de s'autonomiser.