Plan International condamne fermement cette nouvelle décision et continuera à prioriser l'accès des enfants à l'éducation.
L'Inde revient sur la loi de 2012 qui luttait contre le travail infantile
Le gouvernement Indien a récemment amendé la loi votée en 2012 qui luttait contre le travail des enfants de moins de 14 ans, en assouplissant ses règlementations. Ainsi, la liste des secteurs dans lesquels les enfants ne pouvaient travailler, du fait notamment de la dangerosité du travail, a été considérablement allégée. A cela s'ajoute également la possibilité pour les enfants de travailler dans des secteurs comme le divertissement, si ces derniers exercent aux côtés de leurs parents.
Cet assouplissement des conditions de travail des enfants est largement condamné, que ce soit par les associations militantes pour l'enfance ou par l'Organisation Internationale du Travail.
Plan International réprouve en effet fermement cette prise de position de la part du gouvernement indien et souhaite que ce dernier revienne sur sa décision. En effet, l'Inde compte déjà 12,6 millions d'enfants travailleurs et est en première ligne des pays les plus touchés par le travail des jeunes de moins de 14 ans ; la lutte contre le travail infantile doit au contraire être soutenue par le gouvernement par un renforcement de la règlementation.
En amendant cette loi de 2012, deux conséquences néfastes pour l'avenir sont clairement exposées. Faire travailler des enfants provoque l'éloignement des familles du système scolaire et entraine un déficit d'accès à l'éducation pour les jeunes indiens qui se verraient obligés de travailler. A cela s'ajoute la création d'un cercle vicieux d'appauvrissement : le salaire étant beaucoup moins élevé pour un enfant, les employeurs favoriseraient l'emploi infantile pour réduire leurs coûts, provoquant un dérèglement de l'équilibre de la masse salariale et l'augmentation du chômage chez les adultes, et favorisant ainsi l'appauvrissement de la population qui entraîne l'augmentation du travail infantile.
Les actions de Plan International pour lutter contre ce fléau
Plan International intervient depuis 1979 dans 11 Etats indiens, soutenant ainsi 1 million d'enfants et leurs familles dans leur accès à la santé, la protection et à l'éducation. C'est en cela que notre ONG s'oppose fermement à la décision du gouvernement indien du 13 mai dernier, alors même que nous développons de multiples projets sur le territoire, que ce soit pour donner accès aux enfants indiens à l'éducation, ou pour fournir un emploi décent aux jeunes adultes.
Le projet Dhaba Kids : Mis en place entre 2011 et 2014, il a donné accès aux enfants des quartiers précaires de New Delhi, et cela dès l'âge de 6 ans, à des centres d'amélioration des connaissances. Soutenant 940 enfants, dont 900 de moins de 14 ans, ces centres, donnant accès à l'éducation, fournissent également des activités diverses et une possibilité de bilan médical. Ce projet permet, parallèlement, de travailler sur la sensibilisation des parents face aux problèmes de violence ou encore d'éducation. Il s'agit donc d'un projet global qui vise à promouvoir l'éducation.
Le projet de formation professionnelle : Développé entre 2010 et 2013, ce projet a bénéficié à 2000 jeunes de 18 à 29 ans de Delhi, sa région capitale et des 2 districts ruraux de l'Etat Himalayen d'Uttrakhand. Il repose sur la création de 5 centres de formation professionnels, dans 5 quartiers défavorisés de Delhi. L'objectif de ce projet est de redonner confiance aux jeunes indiens et de leur fournir des outils pour accéder à un travail d'avenir (aide en anglais, informatique). Parallèlement, des notions d'auto-entreprenariat et de gestion d'entreprises sont développées auprès d'eux, afin de leur donner la possibilité d'évoluer dans la société.