Au Zimbabwe, Melody, 17 ans, fait partie de ces jeunes qui s’impliquent dans le projet d’éducation sexuelle mis en place par Plan International pour lutter contre les grossesses précoces. Découvrez son témoignage édifiant.
Le théâtre et la danse pour faire passer des messages
« Ce n'est pas parce que je suis pauvre que mon corps est à vendre. Ce n'est pas parce que je suis pauvre que je ne peux pas décider quand je serai prête à avoir des enfants. Ce n'est pas parce que je suis pauvre que je dois abandonner mon droit à l'éducation et le droit de décider de mon propre avenir ».
Ces paroles sortent de la bouche de Melody alors qu'elle danse, utilisant ses bras, ses jambes et tout son corps pour délivrer son message à une foule de jeunes Zimbabwéens et leurs parents. Il lui arrive même de taper du pied sur le sol lorsqu'elle souhaite renforcer son propos. Melody, 17 ans, captive son auditoire.
Melody fait partie d'un groupe de jeunes dont le projet, soutenu par Plan International, a pour objectif d'informer les jeunes de leurs droits ; et notamment d'expliquer aux filles comment éviter les grossesses alors qu'elles sont elles-mêmes encore des enfants. La danse et le théâtre sont un des moyens que Melody et les autres jeunes bénévoles utilisent pour faire passer des messages à leurs pairs.
Utilisant vidéos, chansons et théâtre pour communiquer avec leurs camarades, parents, professeurs et autres adultes de la communauté, ce groupe de jeunes s'implique à briser les sujets tabous et aider les jeunes filles à refuser des relations sexuelles non protégées et imposées.
Melody rêve de devenir actrice. Aussi, sensibiliser les autres à travers la danse et le théâtre est une excellente opportunité pour elle.
Disposer de son corps librement
Melody vit avec ses parents et son petit frère dans les faubourgs de la capitale du Zimbabwe, à Harare. Là-bas, une fille sur quatre devient mère avant l'âge de 19 ans. A l'école, il n'y a pas de cours d'éducation sexuelle, et la reproduction et la contraception sont des sujets tabous.
« Plusieurs de mes amies ont abandonné l'école car elles étaient enceintes. Cela m'a poussé à essayer de faire changer les choses. Vous avez le droit de disposer de votre propre corps. Et ainsi de décider de votre avenir », affirme Melody, investie dans le projet depuis le début.
« J'aime agir, et je sens que nos efforts payent. Je crois que notre action peut inciter aussi bien les filles que les garçons à se comporter différemment. Après nos interventions, les jeunes et leurs parents osent aborder des sujets dont ils n'auraient pas discuté auparavant ».
Les garçons et les moins jeunes aussi impliqués dans le projet
Il est important que les filles ne soient pas les seules à se battre. Le projet inclut donc les garçons et les sensibilise aux droits des filles. Il leur explique également comment se protéger afin d'éviter les grossesses précoces et les maladies sexuellement transmissibles.
Ce sont 1 500 jeunes, ainsi que 100 enseignants, parents et chefs de communautés qui sont désormais impliqués dans le projet et formés sur les droits des enfants par Plan International.
Le projet va se poursuivre jusqu'à 2017, date à laquelle Melody aura fini l'école. Elle espère continuer ses études, de préférence de théâtre, pour pouvoir un jour vivre de sa passion.