Que sont les violences de genre en milieu scolaire ? (VGMS)
Il n’existe pas de définition officielle des VGMS, mais elles sont communément comprises comme tout acte ou menace de violence sexuelle, physique ou psychologique perpétrés sur les élèves (filles et garçons) dans l’enceinte ou autour des écoles.
Ce sujet est une préoccupation internationale suivie de près par Plan International ; en effet, chaque année, 246 millions de filles et de garçons sont victimes de violences de genre en milieu scolaire (actes ou menaces de violence sexuelle, physique ou psychologique au sein et autour des écoles, perpétrés par les normes et les stéréotypes de genre, et imposés par des rapports de force inégaux).
Les filles sont particulièrement touchées. En 2018, alors que 132 millions de filles de 6 à 17 ans ne vont pas à l'école, élément clé de leur émancipation et du développement de leur pays, des études montrent que la violence de genre est une des causes principales de déscolarisation des filles.
Causes et conséquences des violences de genre en milieu scolaire
Parmi les nombreuses causes des VGMS, la faible qualité de l’environnement scolaire est la cause principale (infrastructures scolaires non adaptées, mauvaises conditions de travail des enseignants, programmes et méthodes d’enseignement sexistes et violents,..).
Viennent ensuite d’autres facteurs, extérieurs cette fois-ci, comme :
- les facteurs socio-culturels comme la domination masculine ou l’acceptation de la violence ; mais aussi des facteurs
- les facteurs économiques (pas de budget pour sensibiliser, financer des services publics,..)
- les lacunes des institutions dans les normes nationales et internationales
rajoutant des freins supplémentaires à la mise en place d’actions.
Les conséquences néfastes des VGMS sur la santé physique et psychologique des enfants sont le plus souvent accompagnées d’échecs voire d’abandons scolaire, de perpétuation des comportements violents autour de soi et envers la future génération, impactant à moyen terme les familles et les communautés dans leur développement local et économique.
Pourquoi il faut en parler ?
Les VGMS sont présentes partout dans le monde, y compris en France.
Les enfants en marge des normes sociales sont les plus vulnérables. La violence des élèves est majoritairement portée contre des personnes du même sexe, mais les garçons sont également à l’origine de 54 % des violences commises envers les filles et de 71 % des agressions faites aux étudiantes dans le secondaire public.
Le colloque organisé par Plan France et le Ministère des Affaires Etrangères, qui a eu lieu en 2015 à la Sorbonne à Paris, avait pour but de sensibiliser les étudiants de Master en Coopération Internationale en Education et Formation au sujet des VGMS, de les avertir des actions, obstacles et perspectives étudiés par Plan France en lien avec le Ministère des affaires étrangères, afin qu’à leur tour ils puissent faire changer les mentalités.
Ce que Plan Intenraional demande aux gouvernements
- Adopter un plan d’action national résultant d’une concertation inclusive, multisectorielle et multi acteurs
- Adopter des cadres législatifs et politiques renforcés qui comprennent des codes de conduite et des sanctions appropriées pour s’attaquer aux VGMS
- Favoriser la participation des enfants et des jeunes, comme acteurs·rices à part entière, notamment à travers l’élaboration de solutions telles que des codes de conduite (mise en place, suivi, bilan)
- Mettre en œuvre des dispositifs de collecte de données nationales sur les causes, la nature et l’étendue des VGMS
- Mettre en place des infrastructures adaptées pour lutter contre les VGMS, telles que des latrines séparées filles/garçons
- Renforcer les actions de sensibilisation et l’implication des communautés, y compris des hommes et des garçons, pour faire évoluer les mentalités, les normes sociales de genre et les pratiques discriminatoires
- Assurer la protection des filles et des garçons sur le chemin de l’école à travers des partenariats stratégiques entre tous les acteurs de la société civile et des différents services de l’État (police, transport…)
- Promouvoir l’égalité de genre à l’école via une éducation de qualité, exempte de préjugés sexistes et promouvant la tolérance : des programmes scolaires, des manuels et autres ressources et technologies pédagogiques, des méthodes d’enseignement reflétant les principes de non-violence, de tolérance, d’égalité et de respect de la diversité et de la différence
- Renforcer la sensibilisation et la formation des acteurs éducatifs (enseignant·e·s, directeurs·rices, personnel·le·s) à la prévention et à la détection des VGMS
- Mettre en place des mécanismes de signalement et de suivi confidentiels adaptés à l’âge et à la culture des victimes et un accompagnement social (médical, juridique, judiciaire) et psychologique des victimes des VGMS
Pour aller plus loin :
Lisez le rapport complet de 2014 sur les violences de genre en milieu scolaire, cliquez-ici.
Découvrez aussi les projets mis en place par Plan International pour lutter contre les VGMS au Cameroun, Sénégal, Togo.