Quand les cauchemars deviennent réalité
C'était une promesse de scolarisation à Lomé qui persuada Bella, 10 ans alors, d'accompagner sa grande sœur à la capitale du Togo. Un conte de fées comparé à la pauvreté dans laquelle elle vivait avec sa mère et ses 6 autres frères et sœurs. Mais en arrivant à Lomé, sa sœur l'abandonna dans une maison où, comme Cendrillon, elle dû travailler en tant que domestique non rémunérée, une esclave.
« Je devais faire la vaisselle, nettoyer les sols, faire la cuisine et m'occuper des enfants de 5 heures du matin à minuit, tous les jours », se rappelle Bella, maintenant 16 ans. « La patronne me battait, elle me faisait m'agenouiller et me fouettait. »
Après 4 ans d'esclavagisme, Bella s'est échappée grâce à une amie qui l'a ramenée au village. Prise en charge par Plan International à son retour dans sa communauté, elle suit désormais une formation dans un salon de coiffure près de chez elle.
Notre programme de lutte contre la traite d'enfants au Togo
La pauvreté, les croyances sociales profondément ancrées et le manque de connaissances sur les droits des enfants sont les principales causes de la traite d'enfants.
« Les responsables de la traite d'enfants ne sont pas des personnes extérieures à la communauté. Les trafiquants de filles sont le plus souvent des femmes de la famille : elles sont appelées "Ogas". » Explique Tcha Berei, spécialiste de l'éducation pour Plan International au Togo. « Ce trafic se nourri de la complicité de l'enfant avec ses proches, qui facilite la mise en place de «motifs» de son déplacement (école, voyage, emploi …), bien souvent en accord avec les parents. Une fois l'enfant hors de sa communauté, vulnérable, il est placé par les Ogas dans des maisons où ils vont travailler en tant que domestiques, pour gagner de l'argent qui reviendra directement aux Ogas.»
Les Cendrillons des temps modernes sont victimes de malnutrition, de violences physiques et morales et sont privées d'école.
Notre programme a pour objectif de lutter contre l'exploitation des enfants, principalement par leur scolarisation et la sensibilisation de ceux susceptibles d'en être victimes. Il permet aussi aux victimes rescapées d'être réintégrées dans le système communautaire et scolaire. Les plus grands sont pris en charge par un programme d'insertion professionnelle, comme celle dont Bella a pu bénéficier.
Tout en menant des campagnes de sensibilisation dans les communautés contre la traite d'enfants, Plan International fournit également des financements et des aides aux femmes dans les zones rurales pour qu'elles s'autonomisent financièrement, qu'elles aient le choix d'une carrière bien à elles, qu'elles puissent subvenir aux besoins de leurs enfants et dire non à la traite d'enfants.
Les programmes de Plan International au Togo bénéficient à 24 684 enfants dans 242 communautés.
Plan International travaille au Togo depuis 1988, aidant les enfants les plus démunis à accéder à leurs droits dans les régions de Sotouboua, Sokodé et Atakpamé.