Comme lors de toute catastrophe naturelle, c’est l’éducation demande une attention particulière. Le chaos sismique passé, le retour des enfants à l’école constitue une part essentielle de leur rétablissement psychologique. Grâce à l’aide de Plan International, 18 353 d’entre eux ont rapidement pu à nouveau étudier dans 282 salles de classe temporaires. Parallèlement, beaucoup d’écoles endommagées restent en cours de reconstruction.
« Trouver des écoles sûres pour les élèves, lutter contre le mariage des enfants, leur travail et leur exploitation »
La protection de ces enfants nécessite toute l’attention. 44 000 d’entre eux ont pu bénéficier d’une aide psychologique et d’un accès à des aires de jeux pour leur redonner une forme de sérénité post-traumatique. Un travail de prévention a également été mené auprès des parents et auprès des enfants afin de leur fournir des informations essentielles de survie si le cas se présentait de nouveau.
Lors d’une catastrophe naturelle, les familles s’appauvrissent, beaucoup d’enfants perdent leurs proches, les maisons et les écoles sont détruites, le trafic d’enfants augmente et ils deviennent susceptibles d’être exploités ou mariés de force.
« Les enfants de moins de 18 ans représentent 44 % de la population au Népal. Ils constituent le futur du pays, mais ils continuent de faire face à des difficultés alors même qu’ils essayent de se remettre du traumatisme provoqué par les séismes. Trouver des écoles sûres pour les élèves, lutter contre le mariage des enfants, leur travail et leur exploitation demeurent nos priorités. », explique Mattias Bryneson, directeur de Plan International au Népal.
Les familles touchées par le séisme doivent aussi pouvoir retrouver des conditions de logements décentes. Plan International a fourni du matériel pour construire des abris, permettant ainsi à 46 190 d’entre elles de se loger. Les artisans de la région ont également été sensibilisés aux techniques de construction antisismiques afin de prévenir de nouvelles catastrophes.
La santé reste primordiale dans le contexte de catastrophes naturelles où les ressources viennent à manquer. Des centres avec accès à l’eau, à des sanitaires, mais aussi des salles de classes équipées de toilettes ont été mis en place. Enfin, des colis de nourritures ont été distribués à 32 652 familles népalaises.
Plan International a besoin d’une aide supplémentaire
Malgré l’aide déjà fournie par Plan International, de nombreux efforts demeurent pour venir en aide à la population et en particulier aux enfants. 65 000 familles touchées par les séismes vont bénéficier de l’aide humanitaire afin de reconstruire leurs maisons aux normes antisismiques.
L’hiver arrive. Les enfants et parents qui vivent dans les régions de haute altitude vont devoir faire face à des températures très basses dès - allant jusqu’à -10 degrés – dès le mois de novembre. Ces familles résident dans des zones reculées, montagneuses et coupées de l’aide humanitaire. Plan International souhaite apporter une attention particulière à l’éducation, à la protection et aux besoins en logement des enfants sur place.
« Les enfants ont tendance à être plus vulnérables pendant l’hiver, qui commence mi-novembre, et ils sont exposés aux maladies de saison. Si nous n’agissons pas rapidement, ils vont peut-être arrêter d’aller à l’école car ils ne sont pas capables de supporter ces températures trop froides », précise Mattias Bryneson.
Plan International souhaite également mettre en place des espaces dédiées aux filles, afin de les sensibiliser aux problématiques liées à la sexualité, mais aussi afin de leur permettre de recevoir une formation professionnelle et une éducation de qualité.
« Une des meilleures façons de protéger les filles à la suite de ce désastre est d’empêcher les discriminations et de les garder à l’école. 35 000 salles de classes ont été détruites pendant les séismes et des milliers d’enfants ne peuvent pas étudier dans des écoles sécurisées et solides. C’est une perte massive pour le pays et les répercussions vont être grandes si nous ne sommes pas capables de revenir sur la bonne voie rapidement. », poursuit le directeur de Plan International au Népal.
Pour cela, Plan International a besoin d’une aide supplémentaire de 20 millions d’euros pour agir en faveur d’éducation de qualité à court et long terme, d’une protection et d’un logement décent.
« Le processus de reconstruction va mettre du temps, mais Plan International agit sur le long terme. Alors que les populations affectées par les séismes commencent doucement à se remettre, Plan International va continuer d’aider les enfants et les familles, pour reconstruire une société plus forte, plus sécurisée. Nous entamons la phase de recouvrement, c’est pourquoi l’aide humanitaire ne doit pas oublier le Népal, car les enfants ont toujours besoin d’aide. », conclut Mattias Bryneson.
Retrouvez le reportage de Camille Neveux dans Le JDD:
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