Un tiers de la population mondiale vit sans toilettes
Aujourd’hui, deux tiers seulement de la population mondiale utilise une installation d’assainissement améliorée, aux normes et non dangereuse, quand 1 personne sur 3 vit sans installation sanitaire. Parmi eux, 946 millions pratiquent la défécation à l’air libre, dans les rues des villes, le long des routes, dans la nature...
La défécation à l’air libre est encore présente dans de nombreuses communautés rurales et ses conséquences sont dramatiques, surtout chez les enfants, car elle favorise la propagation de nombreuses maladies : diarrhée, choléra, typhoïde, hépatite, infection,… Sans prise en charge, ces maladies peuvent rapidement entraîner une malnutrition et un retard de croissance, notamment chez les nourrissons, dont l’issue peut être mortelle.Aujourd’hui, environ 1 000 enfants meurent encore chaque jour à cause des eaux insalubres et des problèmes d’hygiènes dues à des moyens d’assainissements inadaptés ou inexistants.
Malgré de nombreux progrès faits en matière d’assainissement, trois régions restent principalement atteintes : l’Asie de l’Est et du Sud ainsi que l’Afrique sub-saharienne ; 2,4 milliards de personnes n’ont toujours pas accès aux toilettes, dont 40 % dans la région d’Asie du Sud, principalement en Inde.
Les actions de Plan International
Depuis 20 ans, nous mettons en place une approche permettant d’amener les communautés à modifier leurs comportements et leurs pratiques durablement : l’Assainissement Total Piloté par la Communauté (ATPC). Cette approche permet d’avoir une prise de conscience collective et la participation de tous à l’assainissement.
Dans un premier temps, nous formons, à l’aide de nos partenaires locaux, plusieurs membres de la communauté sur l’importance des pratiques d’hygiènes : se laver les mains avant de manger ou après être allé aux toilettes, mais aussi sur les risques de propagation des maladies par les eaux usées. Avec cette formation, ils peuvent ensuite enseigner à leur famille et leurs voisins l’importance de l’assainissement et les sensibiliser à l’hygiène et à l’utilisation de toilettes.
Enfin, Plan International participe aussi à la construction de toilettes dans les communautés avec l’aide des habitants, ce qui leur permet de mettre en pratique ce qu’ils viennent d’apprendre, toujours dans cette volonté de diminuer les risques de propagation des maladies et d’améliorer la santé de chacun, notamment celle des enfants, plus fragiles et plus exposés aux maladies.
Témoignages de Noy et de Ms Sommay
Noy, 22 ans vivant à Bokeo au Laos, se souvient très bien de la première fois où elle a vu des toilettes. « J’étais confuse, et choquée. Je pensais, où ça part ? »
Il y a 3 ans, son village a construit des toilettes et depuis sa vie a changé, elle peut maintenant se laver les mains tous les jours et aller aux toilettes n’est plus aussi compliqué. « Avant d’avoir des toilettes, nous allions dehors et parfois la nuit. Nous avions peur des chiens et du noir, c’est beaucoup mieux aujourd’hui. »
Ms Sommay et son fils Thonkon vivent à Pha Oudom, dans la région nord du Laos. Ils sont tous deux membres du groupe d’hygiène de leur communauté, qui vient d’être déclarée « Sans défécation en plein air ».Thonkon, 9 ans a appris à se laver les mains à l’école.
« Mon attitude a changé, je sais ce que le corps et les mains sales peuvent transporter comme maladie. J’ai appris à ma maman comment se laver les mains d’une meilleure manière. C’est important que mes amis se lavent eux-mêmes. Depuis que je leur ai appris à se laver, ils se lavent les mains et le corps tout seul chez eux. Et si je vois quelqu’un avec les mains sales qui est en train de manger, je lui dis « Stop, c’est sale, c’est plein de maladies, tu dois aller te laver les mains d’abord sinon tu seras malade. »