Alors qu’en seulement 1 an plus de 160 catastrophes naturelles se sont produites en Asie et qu’El Nino n’a jamais fait autant de dégâts en Afrique, les pays se sont penchés lors de la COP22 sur les manières de prémunir les plus vulnérables contre les catastrophes naturelles, dans un contexte d'urbanisation et de croissance démographique qui ne font qu'exacerber le degré du problème.
Les filles, premières victimes du changement climatique
Toutes les populations ne subissent pas les impacts du changement climatique de la même façon : les communautés pauvres et marginalisées, dont font partie les filles, sont particulièrement touchées par les catastrophes naturelles.
Les filles sont les premières à être déscolarisées afin de compléter le revenu familial lorsque les inondations empêchent les familles d’avoir des revenus de leurs récoltes ou lorsque leur maison a été détruite suite à un ouragan.
« Les familles pensent qu'il est plus facile et moins risqué d'arrêter la scolarité des filles plutôt que des garçons. » Jhamu, Bangladesh
Malheureusement, lorsqu’une fille est déscolarisée, elle est moins susceptible d'être instruite, informée et d’avoir accès aux informations qui pourraient pourtant lui sauver la vie en cas de catastrophe, ou l’informer sur les répercussions que le changement climatique pourrait avoir sur sa vie.
Suite au typhon Haiyan qui a frappé les Philippines en 2013, l’objectif principal de Plan International lors de la phase de recouvrement était de garder les enfants à l’école, et en particulier les filles. Maintenir les filles à l'école a non seulement aidé les filles et les autres enfants à savoir réagir en cas de catastrophe, mais contribue à minimiser le risque de trafic d'enfants et de filles suite aux catastrophes.
Les filles font partie de la solution : l’exemple de Shimu au Bangladesh
Même si des milliards de dollars financent désormais l'adaptation des populations au changement climatique, le financement est relativement faible pour les filles.
À l’occasion de la COP22, Plan International appelle les Etats à cibler plus précisément les filles dans leurs actions d’éducation et de sensibilisation aux problématiques du changement climatique.
Plan International mène déjà ce type d’action et nous en avons senti les bénéfices. En ciblant les filles dans nos programmes d'adaptation au changement climatique, cela permet entre autres de traiter les causes profondes des inégalités dont elles sont victimes et de transformer leur rôle dans leurs communautés.
L'histoire de Shimu au Bangladesh en est un bel exemple : après avoir pris connaissance du changement climatique à l'école, elle a joué un rôle actif dans la diffusion de messages critiques dans sa communauté, comme les bonnes pratiques à adopter par exemple.
Shimu a permis à sa communauté de mieux se préparer aux inondations saisonnières, d’élaborer plusieurs solutions pour que l'eau potable ne soit pas contaminée lors d’inondations, et a mis au point un système d'alerte rapide pour alerter la communauté des risques potentiels liés au changement climatique.
Plan International appelle les Etats à intégrer les filles au processus d’adaptation au changement climatique
Les pays de la COP22 et la Convention des Nations Unies sur les changements climatiques ne devraient pas négliger le pouvoir des filles. Plan International appelle les acteurs du développement à :
- Mettre en place des programmes avec et pour les filles, non seulement pour diminuer leur vulnérabilité, mais pour leur permettre de jouer un rôle actif dans leur avenir ;
- Intensifier le financement des programmes d’adaptation des populations au changement climatique aussi rapidement que possible et de promouvoir l'action axée sur les filles ;
- S'assurer que les pays rendent des comptes sur la manière dont ils atteignent les filles : nous ne pouvons avoir un avenir inclusif et résistant au climat sans penser aux filles.
Cet article a été écrit par Kimberley Junmookda, spécialiste régional des changements climatiques pour Plan International, pour le compte de la fondation Thomson Reuters. Article original ici : http://news.trust.org/item/20161116104319-5gr8a/