Quitter son pays, le lourd prix à payer pour espérer survivre
Tout comme Mayer Pal, un grand nombre de Sud-Soudanais continue de traverser la frontière éthiopienne pour tenter de fuir les combats qui perdurent au Soudan du Sud. Depuis le 3 septembre 2016, plus de 40 000 réfugiés sud-soudanais sont arrivés dans les camps de Gambella, à l’est de l’Éthiopie. Parmi eux, on compte 64 % d’enfants qui, en grande majorité, arrivent seuls, sans famille, sans parents.
À la suite des récents conflits qui ont éclaté à Juba, au sud du Soudan du Sud, des milliers de personnes se sont précipitées dans les pays voisins, fuyant les massacres de masse, les pillages et les recrutements forcés d’enfants soldats. La famine et l’épidémie de choléra viennent aggraver la situation.
Thiajiak Gach, un père sud-soudanais de 42 ans que la guerre a séparé de sa femme et de trois de ses douze enfants raconte :
« Toutes nos propriétés ont été brûlées, nous avons tout perdu. Mais plus que tout, ma femme et mes trois enfants me manquent. (…) Ces trois dernières années nous avons vécu dans un abri au Soudan du Sud. Nous vivions grâce à l’aide des organisations humanitaires. »
Les camps de réfugiés, une étape vers la reconstruction
Thiajiak et ses neuf enfants, dont six ont moins de 18 ans, ont fui le Soudan du Sud et sont récemment arrivés au centre de transit de Pagak, dans la région de Gambella en Éthiopie. Il a perdu sa main droite pendant la guerre civile en 1988, ce qui n’a pas rendu le voyage facile. Depuis cet incident, sa femme s’occupait de la famille. Mais maintenant, elle n’est plus là.
« Je suis arrivé ici grâce à l’aide de mes enfants et d’autres personnes. Aujourd’hui j’espère juste retrouver ma femme et mes trois enfants dans le camp de réfugiés, s’ils sont là. »
Mayer Pal, quant à elle, est arrivée au centre de Pagak après avoir marché de longues heures à travers la forêt. Elle est contente d’être là bien qu’elle ait été séparée de deux de ses enfants. « Je pense tout le temps à mes deux enfants, un petit garçon et une petite fille – ils sont tous les deux si jeunes. (…) J’espère recevoir de la nourriture, un abri et des médicaments pour pouvoir commencer une nouvelle vie avec mes enfants dans le camp de réfugiés. J’espère qu’un jour, nous serons tous réunis avec mes enfants perdus et mon mari. »
Venir en aide à ces enfants traumatisé
En moyenne, 1 000 Sud-Soudanais arrivent par jour au centres de transit de Pagak en Ethiopie. Environ 10 000 personnes dans le centre attendent leur transfert vers un camp plus permanent.
Plan International a installé quatre espaces temporaires spécifiquement organisés pour les enfants et les jeunes gens afin de leur procurer un soutien psychologique et des activités ludiques. Nous avons récemment intensifié notre travail de sensibilisation communautaire et recruté du personnel supplémentaire afin d’atteindre le plus grand nombre d'enfants possible.
Plan International intervient dans les camps de réfugiés sud-soudanais afin d’assurer la protection des enfants, perpétuer leur éducation et accompagner les filles qui, en situation de crise, sont souvent victimes de violences.