L'enregistrement à la naissance est le premier droit d'un enfant
Même s'il est inscrit dans les conventions et les lois internationales, ce droit n'est pas appliqué partout. Nous comptons actuellement plus de 230 millions d'enfants de moins de 5 ans qui ne sont pas enregistrés et plus de 100 pays qui n'ont pas de système efficace pour enregistrer les événements clés de la vie comme la naissance.
Sans acte de naissance ni d'état civil, ces « enfants fantômes » n'ont aucune identité. Par l'absence d'un simple papier officiel, ils sont invisibles aux yeux des autorités, privés d'accès aux services basiques (éducation, santé, sécurité sociale,…) et ne peuvent exercer leurs droits fondamentaux en tant qu'humains.
L'enregistrement des naissances offre aux enfants des droits et un certain degré de protection légale, qui leur permet de revendiquer leurs droits d'héritage, de poursuivre les auteurs de violences contre eux ou encore de mettre fin à un mariage précoce.
L'enregistrement des naissances, dans un système fonctionnel, prévoit un environnement sécurisé pour les enfants lors de situations d'urgence.
L'enregistrement des naissances est primordial en situation d'urgence
Dans les situations d'urgence, les enfants sont encore plus vulnérables aux abus ; garçons et filles sont souvent séparés de leur famille et sont victimes d'abus physiques, de négligences, d'exploitation par le travail ou sexuelle, de discriminations et de violences de genre. Les gouvernements qui n'ont pas les informations précises et à jour sur les habitants ne peuvent pas gérer efficacement l'aide humanitaire.
Cela a été le cas au Népal en avril 2015, où les tremblements de terre ont une fois de plus montré l'importance de l'enregistrement des naissances en amont et pendant une situation d'urgence.
De grands progrès ont été faits ces dernières années par le gouvernement népalais, avec le soutien de partenaires comme Plan International et l'ONU, pour renforcer l'enregistrement des naissances, afin que cet acte soit perçu comme un événement clé de la vie et que les enfants soient officiellement reconnus par les administrations de leur pays.
Plan International a notamment aidé au développement de logiciels en vue de digitaliser le système d'enregistrement des naissances dans les 13 districts où nous sommes présents. Malgré cela, environ 40% des enfants au Népal restent non enregistrés, selon les statistiques du gouvernement.
C'est pourquoi il est indispensable que les autorités sensibilisent la population à cette problématique, même après coup, pour que l'aide humanitaire, puis la reconstruction du pays, se fasse en cohérence avec la densité de population et surtout avec le nombre d'enfants qui ont besoin d'assistance sur le long terme.
Sans une action rapide à ce niveau, la population va être confrontée, dans les années à venir, à une large frange de la société qui va grandir de façon invisible.
C'est pourquoi Plan International plaide auprès des gouvernements et des autorités locales des 52 pays d'intervention pour que l'enregistrement des naissances fasse partie intégrante de la vie de tous les jours, afin de mieux gérer le pendant et l'après situation d'urgence.