Les causes
Dans les pays où il y a une augmentation des risques environnementaux et des tensions géopolitiques, les situations d'urgence se multiplient autour de causes diverses :
- Les conflits armés, les tensions sociales, politiques et économiques (notamment en Afrique de l'Ouest et Centrale, au Proche et Moyen Orient)
- Les problèmes environnementaux et les catastrophes naturelles, tels que les tremblements de terre, les typhons, les inondations, les tsunamis (notamment en Amérique latine, en Afrique et en Asie)
- Les épidémies et les crises sanitaires (notamment en Afrique)
Un homme a voulu m’emmener, me promettant de l’argent et de me protéger, en échange de services sexuels.
Dans ces circonstances, les enfants sont les plus vulnérables : près de 25 millions de filles ont dû fuir de chez elles en raison de violences, de la pauvreté ou de catastrophes naturelles, et 1 enfant sur 4 dans le monde vit aujourd’hui dans un pays ravagé par une crise humanitaire. Car lors d’une crise humanitaire, les risques et les discriminations sont démultipliés pour les filles.
« Pendant la nuit, un homme s’est approché de moi et m’a touchée avec des intentions malsaines, en m’offrant à manger en contrepartie. Un autre a voulu m’emmener, me promettant de l’argent et de me protéger, en échange de services sexuels. J’ai peur d’en parler à mes parents. », confie Shiuly, 14 ans, réfugiée rohingya au Bangladesh.
Les conséquences
- Les déplacements de populations (à l’intérieur ou à l’extérieur du pays) : les filles sont forcées de se réfugier dans des camps surpeuplés, insalubres et dangereux, à cause des conflits armés, par exemple les filles rohingya au Bangladesh, ou les réfugiées sud-soudanaises en Ouganda et en Ethiopie.
- Les violences physiques, les abus sexuels et les viols : par exemple, pour aller chercher de l’eau ou aller aux sanitaires temporaires, les filles doivent effectuer des trajets seules à pied, sans aucune surveillance, confrontées à la menace d’être agressées ou violées par les hommes.
- Les mariages précoces et forcés et les grossesses précoces non désirées : déscolarisées, démunies, les filles sont plus vulnérables et en proie à être mariées de force et violées.
- Les kidnappings et la séquestration : par exemple, dans la région du lac Tchad où sévit Boko Haram, les filles sont confrontées à une violence sexiste incessante, elles sont ciblées, enlevées, détenues, violées ou forcées de se marier, comme lors des attentats et des enlèvements d’une centaine d’écolières par les terroristes Boko Haram.
- L’exploitation, le travail forcé, le trafic et l’esclavage domestique, car les filles en situation de crise humanitaire sont toujours les premières en charge de travailler et de s’occuper des tâches ménagères, au détriment de leur croissance et de leur éducation.
- L’enrôlement en enfants soldats, en « bombes humaines » ou en kamikazes.
- La perte d’un ou plusieurs proches : les filles mineures isolées, non accompagnées, séparées de leur famille, orphelines, sont livrées à elles-mêmes et plus vulnérables aux dangers.
- La destruction des domiciles, des établissements scolaires et des infrastructures de santé qui offraient aux filles un espace sécurisé : elles sont alors plus vulnérables et plus facilement confrontés aux violences des adultes.
- Les problèmes alimentaires dus aux famines, comme celle provoquées par les sécheresses répétitives en Afrique. Affaiblis par la malnutrition, la moindre diarrhée peut alors engager le pronostic vital d’une fille en quelques heures à peine. Les épidémies les frappent aussi plus durement : 65 % des cas de méningite enregistrés en mars 2016 au Togo concernaient des enfants.
- Les problèmes sanitaires, comme lors de l’épidémie provoquée par le virus Ebola en Afrique.
- La déscolarisation et l’arrêt des études : les filles déscolarisées ou non formées à un métier n’auront pas l’opportunité de se construire un avenir.
Nos actions pour aider les filles avant, pendant et après une crise
Parce que les filles sont plus vulnérables en cas de crise humanitaire, elles ont besoin d’une assistance immédiate, mais aussi sur le long terme pour construire leur avenir et l’avenir de leur pays. Voici quelques exemples des activités que nos équipes mènent sur place.
Plan International m’aide à ne pas trop penser à toutes les choses affreuses qui me sont arrivées
Protection et sécurité :
- Construction d’abris sûrs et de centres d’accueil
- Distribution d’abris, de matelas, de couvertures
- Soutien moral et psychologique pour aider les filles à retrouver une vie normale suite au traumatisme
- Création de salles de classe proches des communautés pour protéger les filles des dangers lors des trajets à pied
Santé et hygiène :
- Distribution de kits de 1ers secours, de kits d’hygiène, de pastilles désinfectantes pour assainir l’eau
- Distribution de nourriture, d’eau potable, de moustiquaires, d’ustensiles de cuisine
- Distribution de kits d’hygiène pour l’hygiène corporelle
- Distribution de serviettes hygiéniques
- Installation de toilettes éclairées conçues pour les filles et les femmes.
- Construction d’espaces d’hygiène sûrs et éclairés pour les filles et les femmes.
- Installation de bennes à ordures pour stocker les déchets des populations confinées dans les camps.
Éducation, formation, connaissance de leurs droits :
- Distribution de kits scolaires
- Construction d’écoles et cours
- Rescolarisation et formation professionnelle des filles
- Création d’opportunités d’emploi pour les jeunes filles dans ces zones instables (facteur de stabilité et de paix)
- Formation des enseignants
- Sensibilisation du personnel éducatif et des familles à l’égalité filles-garçons et à l’importance de l’éducation des filles comme levier d’émancipation
Résilience et reconstruction :
- Sensibiliser les filles pour mieux les préparer à agir en cas de catastrophes.
Ce que Plan International demande aux gouvernements
- Les filles doivent être écoutées et impliquées dans les processus de décision et dans la mise en oeuvre des interventions d’urgence.
- Leurs droits et leurs besoins spécifiques en situation d’urgence doivent être pris en compte dans les réponses humanitaires.
- L’éducation et la protection des filles en situation de crise doivent être une priorité au même titre que l’alimentation, l’eau, les abris et la santé.
- Davantage de moyens doivent allouer par les gouvernements à l’éducation des filles en situation de crise.
- Aucune enfant réfugiée ne doit être privée d’éducation pendant plus de 30 jours.
- Les filles sans papier d’identité doivent néanmoins avoir accès aux mêmes droits et à la même protection que tous les autres enfants.
Grâce à un fonds dédié, le réseau Plan International se mobilise pour aider les enfants en situation d’urgence et construire un monde plus sûr où les enfants et les jeunes peuvent grandir en toute sécurité.
Les filles sont au cœur de nos projets car l’aide humanitaire est vitale pour les protéger, leur donner accès aux soins, les rescolariser si possible, et contribuer à reconstruire leur pays détruit. Notre action s’inscrit toujours dans une logique à long terme, pour faciliter leur retour à la vie normale.
En 2017, grâce à la mobilisation de notre réseau partout dans le monde, Plan International a secouru plus de 700 000 filles vulnérables qui vivent dans la peur.