En Sierra Leone, un crime sur quatre concerne un viol sur mineur. Les agressions sexuelles et les viols ne cessent d’augmenter depuis ces dernières années. Fatmata, 18 ans, s’est engagée dans la lutte contre les violences sexistes et sexuelles dans son pays et conseille plusieurs de ses amies qui en ont été victimes.

Lutter contre la culture du viol en Sierra Leone

Militante fixant la caméra

Bien qu’elle s’appelle Fatmata, elle est connue pour être « la Malala de sa communauté ». Malala est la célèbre militante pakistanaise qui lutte pour les droits des enfants et principalement pour l’éducation des filles. De son côté, Fatmata se bat pour mettre fin aux violences sexistes et sexuelles, aux mutilations génitales féminines et aux grossesses précoces. 

Son principal objectif est de s’attaquer à la culture du viol en Sierra Leone. « Dans la communauté dans laquelle je vis, la plupart des hommes maltraitent les femmes. Cela est arrivé à mes amies et j’ai failli en être témointe moi-même. J’ai entendu une fille crier mais le temps de la trouver, l’agresseur avait déjà fui. Cette femme était une vendeuse de fruits et elle a été violée par un client. C’est cet événement qui a marqué mon engagement dans la lutte contre les violences sexistes et sexuelles. »

Donner la voix aux filles

À l’école, Fatmata est membre d’un groupe exclusivement féminin qui suit une formation animée par l’Alliance pour le plaidoyer en faveur des filles (Girls Advocacy Alliance). Cette alliance, en collaboration avec Plan International Pays-Bas, vise à former les filles à la réalisation de leurs objectifs grâce à des cours de lobbying et d’influence politique.  

Selon Fatmata, les lois actuelles sont efficaces mais c’est leur application qui fait défaut. « Quand une loi est mise en place, toute personne qui l’enfreint devrait être envoyée en prison pour le reste de sa vie. Cela ferait changer les choses », explique-t-elle. Elle estime également que la société doit protéger les femmes contre les agressions et les viols.

Plutôt que de détourner le regard, les gens devraient protéger leurs voisines des violences sexistes et sexuelles.

L’une de ses responsabilités en tant que jeune défenseuse consiste à conseiller les survivantes de viols, en particulier celles qui tombent enceintes. « Lorsqu’une fille découvre qu’elle est enceinte, elle quitte généralement l’école. Et c’est là qu’un autre problème apparaît : non seulement ces filles ont subi des violences sexuelles, mais elles sont ensuite exclues et méprisées par la communauté. Ainsi, mon rôle est de les accompagner et de leur dire qu’elles ont une place primordiale au sein de la communauté », raconte Fatmata.

« J’ai envie de mobiliser les gens pour qu’ils s’unissent et résolvent collectivement les problèmes auxquels nous sommes confrontés. Arrêtons-les ensemble ! » 

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