Ophélie et moi, Diane, avons eu l’opportunité de participer à une rencontre avec Madame George Pau-Langevin, députée, ancienne ministre déléguée à la réussite éducative et ancienne ministre des Outre-Mer, dans le but de préparer une table-ronde organisée par le Groupe Enfance et Agir Ensemble pour les Droits de l’Enfant (AEDE) à l’occasion de la Journée internationale des Droits de l’Enfant du 20 Novembre.

L’objectif de cette rencontre était d’échanger et débattre au sujet de la participation des enfants et des jeunes au processus de décision et de co-construction des politiques publiques. Après cet échange, Madame Pau-Langevin pourrait formuler des propositions phares pour favoriser la participation des enfants et des jeunes aux processus de décision, lors de la table ronde organisée à l’Assemblée nationale, aux côtés de deux jeunes volontaires. Pour préparer au mieux cette rencontre avec madame la députée, nous avons échangé avec d’autres jeunes engagé·e·s dans le cadre d’une réunion de travail préparatoire. Étaient présents, des membres de l’espace national de consultation des jeunes de SOS Village d’Enfants, ainsi que des représentantes du groupe Enfance, de Plan International France et de la Fondation d’Auteuil.

Réfléchir ensemble

Scindés en deux groupes hétérogènes, nous nous sommes interrogés sur plusieurs points en tentant d’y apporter des solutions.

Les jeunes et enfants sont-ils impliqués dans le processus de co-construction des décisions publiques ? Pourquoi les inclure dans la construction des politiques publiques ? Quels sont les obstacles à cette participation et surtout comment les résoudre ?

Les réponses apportées au cours de la discussion furent les suivantes :

Associer les enfants et les jeunes à la co-construction des politiques publiques semble essentiel car ceux-ci ont une meilleure connaissance des aspects pratiques quant aux décisions publiques les concernant. Egalement, les jeunes et enfants de 15 à 24 ans représentent en 2019, selon l’INSEE, près de 8 millions de personnes sur la population totale de la France. Il semble nécessaire et légitime qu’ils et elles soient consulté·e·s et que les décideurs publics prennent en compte l’avis de jeunes venant d’horizons très différents pour que les politiques publiques répondent à leurs besoins.

A ce titre, plusieurs moyens peuvent-être mis en place comme l’organisation de débats, lesquels doivent s’effectuer en petit comité aux côtés de parlementaires, sur les projets de politiques publiques les concernant. Aussi, favoriser l’usage du numérique en développant la vidéo ou des applications au service des politiques publiques semble en cohérence avec la maîtrise par les jeunes de ces outils. Bien sûr, il faut prendre en compte le fait qu’il n’existe pas une seule jeunesse mais DES jeunesses. Il est donc important d’avoir des organisations faisant la transition, en ayant des personnes qui les représenteraient et feraient le lien, sans pour autant les éclipser.

Toutefois, malgré toutes ces bonnes idées, cette volonté de co-construction fait face à des obstacles de taille. L’un des problèmes majeurs soulevé étant que les droits de l’enfant et le droit à la participation souffrent d’un manque de connaissance de la part des acteurs concernés. De plus, les adultes ont tendance à ne pas associer les jeunes à la prise de décision, ne les jugeant pas assez mâtures pour exercer une influence et prendre en réelle considération leur avis. Pourtant, toutes les décisions et non décisions d’aujourd’hui produiront des effets pour les générations d’adultes suivantes. Il est donc impératif que la voix des enfants et des jeunes d’aujourd’hui soit écoutée à sa juste valeur et dès à présent. La résolution de cet obstacle passerait alors par une plus grande sensibilisation aussi bien auprès des enfants et jeunes, qu’auprès des adultes et parlementaires.

Echanges avec Madame Pau-Langevin

Après ce moment particulièrement convivial où les idées n’ont pas manqué de fuser, nous nous sommes ensuite rendus à la permanence parlementaire de Madame Pau-Langevin. Nous lui avons énoncé toutes les idées et solutions apportées durant le débat. Elle s’est montrée très à l’écoute et a ensuite partagé son ressenti en relevant toutes nos bonnes observations mais en exposant également certaines limites. Par exemple, concernant la participation sur internet et sur les réseaux sociaux, de nombreux abus peuvent être commis de la part de personnes anonymes. Ce risque peut alors nécessiter un travail de modération colossal et du personnel à embaucher pour remédier à ces débordements. De même que les parlementaires sont souvent très occupé·e·s pour l’organisation de débats supplémentaires, il a été relevé que la création d’un poste à l’assemblée nationale spécifiquement chargé de faire le relais entre les jeunes et les parlementaires semblait fondamental.

La parole aux jeunes 

Enfin, le soir de la table ronde du 29 Novembre 2018, Maëlys et Corentin de l’espace national de consultation des jeunes de SOS Village d’enfants nous ont représentés, partageant les idées émises lors de cette rencontre. De nombreuses personnalités engagées pour les droits des enfants et des jeunes étaient présentes telles que la députée Madame Maud Petit, Geneviève Avenard, Défenseure des Enfants ou encore Gabriel Attal, secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’Education nationale et de la Jeunesse. Mais aussi des jeunes et enfants engagé·e·s pour ces droits tels que Lucille et Grégoire, fondateurs de Citizen-Ship, ainsi que Foulematou, co-fondatrice du club des jeunes filles leaders de Guinée. Nous avons apprécié de voir ces jeunes engagé·e·s témoigner avec conviction devant des adultes certes aguerris mais tout aussi attentifs. Lors de l’évènement, la Charte parlementaire des droits de l’enfant a été ouverte à la signature par le Groupe Enfance et AEDE auprès des parlementaires.

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