En Sierra Leone, dans la province du Nord du pays, où vit Zainab, 96,3 % des filles sont obligées de subir des mutilations génitales féminines. Des militantes et des survivantes nous livrent leurs histoires et 8 raisons d’éradiquer cette pratique.
Les mutilations génitales féminines sont largement répandues en Sierra Leone et notamment dans la société Bondo, une société secrète initiatique entièrement féminine. Cette société initie les jeunes filles au passage à l’âge adulte par des rituels incluant des mutilations génitales féminines.
Bien que sa mère pratiquait des mutilations génitales féminines (MGF), Zainab, 17 ans, a refusé d’être excisée à son tour. Elle est maintenant une fervente défenseuse des droits des filles et milite contre l’excision.
« Pour beaucoup d’entre nous, nos parents n’ont jamais été scolarisés, donc ils ne connaissent pas les dangers des mutilations génitales féminines. Ma mère, par exemple, est devenue une Sowei (les leaders au sein de la société Bondo) quand elle était très jeune, elle n’a pas eu la chance d’avoir accès à l’école et elle ne savait donc pas que c’était néfaste », confie la jeune militante Zainab.
Heureusement, l’activisme de Zainab a eu un impact positif sur sa mère qui n’est désormais plus Sowei et est fière de lutter aussi contre cette pratique. Voici les 8 arguments de Zainab pour éradiquer les mutilations génitales féminines :
Les mutilations génitales féminines sont l’expression des inégalités entre filles et garçons.
Les conséquences sont nombreuses et violentes. L’excision peut entraîner de graves hémorragies allant jusqu’au décès. Elle peut également entraîner des complications lors des grossesses et des accouchements, causer une infertilité.
« Les parents doivent acheter de la nourriture pour les Soweis et pour la foule qui vient à la cérémonie, par la suite, ils n’auront plus d’argent pour envoyer les filles à l’école. Sans éducation, les filles ne pourront pas se construire un avenir et sortir de la pauvreté. »
« Juste après avoir été excisée, ils m’ont dit que je devais me marier. J’étais si jeune, je voulais rester à l’école. Ce fut une bataille entre moi et mes parents. », confie Isha, 16 ans.
« Tout ce qu’ils voulaient, c’était que je me marie. Quand j’ai dit que je ne voulais pas, ils m’ont mise à la porte… C’était vraiment difficile ».
Isha vit maintenant dans une école qui soutient les jeunes en difficultés à la maison. Elle fait partie du « Girl Power Group » de Plan International, où elle conseille d’autres jeunes, leur parle de leur corps et de leurs droits, et comment se protéger des mutilations génitales féminines et du mariage précoce.
Parler de mutilations génitales féminines n’est pas facile
Isatu, 15 ans, a été excisée à 10 ans et mariée à 13 ans. Peu après, elle est devenue mère. Malgré son histoire, Isatu est une militante déterminée à éradiquer cette pratique.
« Parler de mutilations génitales féminines n’est pas facile. Mais je ne me laisse pas faire car je sais que ce que je fais est juste. »
Sewanatu, 20 ans, a été excisée alors qu’elle n’avait que 6 ans.
« Ma grand-mère m’a dit de la suivre et quand j’ai demandé où nous allions, elle a juste répondu : » tu dois devenir un membre à part entière de notre famille. » »
« Après avoir été excisée, j’étais terrifiée par ma grand-mère. Chaque fois que je la voyais, je voulais partir en courant. »
« Quand je suis retournée à l’école, j’ai mobilisé mes camarades et nous avons commencé à parler de ce qui devrait être fait pour lutter contre les MGF, les mariages d’enfant, les grossesses précoces… Et je depuis je milite », poursuit Sewanatu.
Maintenant qu’elle a terminé ses études, Sewanatu a l’intention de devenir médecin afin d’aider les victimes et les survivantes de violences sexuelles à obtenir justice.
Les mutilations génitales féminines, dont l’excision, sont généralement pratiquées sans autorisation et contre la volonté de celles qui les subissent. Ces mutilations constituent donc une violation brutale des droits des filles à prendre leurs propres décisions concernant leur corps et leur sexualité.
Dans le monde, au moins 200 millions de filles et de femmes ont été victimes de mutilations génitales féminines. Il est plus que temps d’éradiquer ces pratiques. Heureusement, une nouvelle génération de jeunes militantes et militants sont déterminé·e·s à y mettre fin.
📢Plan International alerte : la crise alimentaire mondiale, aggravée par la guerre en #Ukraine, entraîne une hausse inquiétante des mariages d’enfant. Déscolarisation, violences, grossesses précoces…les filles sont les plus à risque! Pour en savoir +⤵️ https://t.co/ZOH9cVTPWG https://t.co/bE9Sqp0nh8
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#VendrediLecture 🔎La carte des révolutions féministes à lire dans le dernier numéro @deferlanterevue Salvador, Maroc, Colombie, Afghanistan…tour d’horizon des luttes & avancées pour les droits des filles & femmes et contre les violences de genre ➡️https://t.co/BNzQaxPFdH https://t.co/ldDaW2Kzmk
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