Marie a 15 ans. Avec le soutien de Plan International Sierra Leone, elle a réussi à échapper à l’excision et même à convaincre sa mère, exciseuse, d’arrêter d’exciser les filles. Découvrez le travail d’activiste de Marie et la manière dont elle contribue à l’abandon de ces pratiques dans sa communauté.

 

Le travail d’exciseuse de ma mère lui a permis de nous élever

« En Sierra Leone, les femmes passent au second plan depuis toujours. Dans le passé, seuls les enfants de sexe masculin étaient envoyés à l’école. On attendait des filles qu’elles restent à la maison pour aider aux tâches ménagères et qu’elles se marient. C’est ce qui est arrivé à ma mère – et une fois mariée, elle est devenue une Sowei, une femme qui a un certain pouvoir de décision et gagne sa vie en effectuant des excisions.

Je suis totalement contre la pratique de l’excision, mais cela a été la source de revenus de ma mère toute ma vie. C’est ainsi qu’elle a pu nous élever. C’est ainsi qu’elle a payé nos études, notre nourriture – tous les besoins de notre famille. Je n’ai appris les conséquences négatives de cette pratique que lorsque je suis allée à l’école. Avant, je ne pensais pas que cela engendrait des problèmes.

J’ai expliqué à toute ma famille les conséquences inacceptables de l’excision

« Ils sont fiers de mon travail de militante. »

Quand j’ai dit à ma mère que je ne voulais pas être excisée, j’ai eu la chance qu’elle m’écoute. 
Ces dernières années, des rencontres ont été organisées par Plan International ? pour expliquer aux Soweis à quel point l’excision est une pratique néfaste. Cela m’a aidé. 

Je raconte à ma mère, mon père et à mes petits frères et sœurs tout ce que j’apprends à l’école sur les Mutilations Génitales Féminines (MGF).

Ils sont fiers de mon travail de militante et ils m’écoutent. C’est important. Tous les parents devraient être fiers que leurs filles fassent campagne contre ces pratiques et traditions inacceptables. Dans le passé, les filles n’étaient pas autorisées à s’exprimer en public, maintenant, elles osent.

Ma sœur aînée a été excisée, mais elle est heureuse que je me batte contre cette pratique. En son temps, elle n’a pas pu s’y opposer fautes d’informations. Mais aujourd’hui, elle me soutient totalement depuis qu’elle a pris conscience des conséquences dramatiques de l’excision.  

Plus aucune fille n’a été excisée ou forcée de se marier 

« Grâce à notre travail, ces pratiques ont été abandonnées. »

J’assure des formations dans mon école depuis un an et j’aime vraiment cela. Auparavant, c’étaient des personnes d’autres villes qui venaient dans notre village et nous parlaient de l’excision. Maintenant, c’est nous qui sommes en première ligne et qui assurons la sensibilisation. Nous allons d’école en école et faisons du porte-à-porte. Nous conseillons aux filles de continuer l’école jusqu’à l’âge de 18 ans.

Dans ma communauté, il y a encore des filles qui veulent se marier jeunes, mais largement moins qu’avant, grâce à notre travail. Parmi celles qui se sont mariées, nous en avons convaincues beaucoup de retourner à l’école.

Souvent, les filles ne sont pas prêtes à se marier, c’est juste une histoire de pauvreté. Les parents vous diront qu’après avoir payé leurs études, ils n’ont d’autre solution que de les marier pour alléger les charges familiales.

Jusqu’à présent, aucune fille de mon âge n’a été forcée de subir une excision ou de se marier dans le village. C’est surtout grâce à notre travail que ces pratiques ont été abandonnées. J’en suis très fière ! »

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