Juliette Voland, chargée de projets au sein du département programmes de l’ONG Plan International France, s’est rendue en République Dominicaine afin d’apporter un soutien à Plan International Haïti. Retour sur ses missions et comment Plan International agit lors de crises humanitaires.

Bonjour Juliette, tu reviens de République Dominicaine où tu as fait une mission de 7 semaines à la demande de la fondation Plan International France. Peux-tu en premier lieu nous expliquer quel est ton rôle au sein de cette ONG ?

Je suis chargée de programmes. C’est-à-dire que je participe au montage des projets de développement en concertation et en collaboration avec le bureau Plan International du pays concerné, le gouvernement et les autres ONGs sur place. Ce qui implique aussi, avec d’autres collègues de mon équipe, de trouver des financeurs tels que l’Agence Française de développement (AFD), l’Union Européenne (UE), le mécénat.

Lorsque le programme est lancé, j’assure le suivi de sa mise en œuvre en collaboration étroite avec les équipes de Plan International sur le terrain. Je me dois également d’informer les bailleurs de l’avancement du programme et des difficultés rencontrées.

Aujourd’hui, je suis en charge de 5 programmes.

Tu reviens donc de République Dominicaine. Mais ton champ d’action était en réalité Haïti. Pourquoi ne pas t’être rendue directement dans ce pays ? Quelle est la situation, notamment humanitaire, sur place ?

Comme vous le savez, la situation en Haïti est catastrophique. 50 % de la population est en urgence alimentaire. La capitale, Port-au-Prince, est contrôlée à 80 % par des gangs. La vie est très dangereuse, d’abord pour les habitants mais aussi pour les membres d’ONG, comme Plan International.

C’est la raison pour laquelle je suis restée les 7 semaines en République Dominicaine et ai travaillé à distance. Mais heureusement, j’ai pu rencontrer certains membres du bureau de Port-au-Prince.

Peux-tu nous expliquer tes actions sur place et ton rôle ?

Je me suis rendue sur place pour aider le bureau de Plan International Haïti à monter et rédiger un des projets d’urgence en fonction des besoins ainsi qu’à rechercher des financements. Ces projets ont pour objectifs, la protection de l’enfance, la sécurité alimentaire, l’éducation en situation d’urgence, en prenant particulièrement en compte la situation des filles.

Plan International est présent depuis 50 ans en Haïti. Pourrais-tu nous présenter les actions entreprises tout au long de ces années ? Avec quels résultats ?

Depuis 50 ans, Plan International a conduit plusieurs programmes de développement à long terme lui permettant de se prévaloir d’un réel ancrage communautaire dans les zones d’intervention. Ces programmes portent notamment sur une éducation inclusive de qualité et la formation et l’insertion professionnelle.

Depuis juin 2022, Plan International cherche à augmenter ses capacités de réponse à la crise alimentaire en Haïti pour apporter une réponse d’urgence aux besoins de base des populations vulnérables.

Pourrais-tu nous donner un exemple ?

Je pense à un programme mis en œuvre récemment dans le Nord Est de Haïti (sur financement de la coopération irlandaise).

Son objectif premier était de répondre aux besoins alimentaires de base de 1 550 personnes. Ainsi, 310 familles ont bénéficié de 3 paiements inconditionnels leur permettant de s’acheter de quoi manger.

Le deuxième objectif était de former les bénéficiaires du programme et leurs communautés à l’identification des risques de violence sur les enfants et de les informer des services de protection communautaires existants.

De jeunes volontaires ont été mobilisés sur le terrain pour animer des causeries communautaires visant à informer sur les risques de violences en situation d’urgence, en particulier ceux liés à l’insécurité alimentaire. 500 personnes ont été touchées.  Un numéro de téléphone a été mis à la disposition de la communauté pour signaler les violences, notamment basées sur le genre.

Ce programme illustre la capacité de Plan International à apporter une réponse d’urgence aux besoins primaires des populations les plus vulnérables.

En ce qui concerne les moyens dont vous disposez, d’où vient votre financement ? Collaborez-vous avec le gouvernement et les autres ONG ?

A Haïti, nos financements proviennent essentiellement de fonds propres de Plan International, notamment du parrainage.

Mais nous bénéficions aussi d’autres soutiens. Dernièrement, nous avons reçu des fonds des gouvernements espagnol et Irlandais et nous cherchons à attirer d’autres bailleurs comme le gouvernement français.

Et bien sûr, nous travaillons en collaboration avec le gouvernement haïtien et avec d’autres ONGs afin d’être complémentaire dans notre approche.

Et aujourd’hui, alors que la situation se dégrade, est-ce que la stratégie de Plan International France évolue ? Dans quel sens ?

Au vu de la situation catastrophique actuelle, nos actions évoluent de plus en plus avec des programmes dont l’objectif est de répondre aux besoins primaires de la population (sécurité alimentaire, protection de l’enfance, éducation…).

L’expertise acquise par Plan International, par nos équipes en Haïti et en France, ainsi que les résultats obtenus devraient nous permettre de convaincre de nouveaux financeurs.

Pour en savoir plus sur les actions de Plan International France en situation d’urgence, cliquez ici.

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