Publié le 29 septembre 2025

Dans le cadre d’une avancée significative pour les droits des filles, la nouvelle loi (n° 1639), promulguée par le président de la République de Bolivie, interdit sans exception le mariage des enfants et les unions précoces. La loi est entrée en vigueur le jeudi 25 septembre 2025.

Cette nouvelle loi modifie la loi précédente (n° 603), et vient supprimer les exceptions légales qui autorisaient auparavant les unions et mariages précoces à partir de 16 ans.   

« Ce changement représente un énorme pas en avant pour les filles et les adolescentes en Bolivie. »

Carmen Elena Alemán, directrice régionale de Plan International Amérique latine et Caraïbes

« En supprimant les lacunes juridiques, il est désormais clair qu’aucune fille ne devrait être mariée ou contrainte de vivre avec un partenaire avant l’âge de 18 ans. Il s’agit de protéger leur santé et leur bien-être, et de leur offrir davantage de possibilités d’apprendre, de grandir et de construire l’avenir qu’elles souhaitent », a déclaré Carmen Elena Alemán, directrice régionale de Plan International Amérique latine et Caraïbes.

Selon une étude menée par Plan International et le FNUAP en 2020, 22 % des adolescentes boliviennes âgées de 15 à 19 ans avaient été mariées ou en union au moins une fois, souvent dans des contextes de violences sexuelles et de grossesses précoces et forcées.

En outre, le Bureau de l’Ombudsman a enregistré plus de 4 800 mariages et unions précoces d’adolescent·es âgé·es de 16 et 17 ans entre 2014 et 2024, soulignant l’ampleur du problème.   

Le nouveau rapport phare de Plan International, intitulé « Laissez-moi être une enfant, pas une épouse – Le vécu des filles confrontées au mariage d’enfants », renforce cette urgence en révélant comment le mariage d’enfant continue d’exposer des millions de filles dans le monde à la violence et à la privation d’éducation et d’autres opportunités.  

Jusqu’à présent, la loi autorisait des exceptions sur autorisation parentale ou judiciaire, ce qui exposait des milliers de filles à des mariages ou des unions souvent résultant de grossesses précoces ou conduisant à l’abandon scolaire et à des situations de violences et d’exploitation. Le Comité des droits de l’enfant des Nations Unies avait recommandé à plusieurs reprises à l’État bolivien de supprimer ces exceptions légales.   

L’adoption de cette réforme est le résultat d’efforts conjoints historiques entre des organisations de la société civile, dont Plan International, et des législateur·rices engagé·es dans la protection des enfants, qui ont apporté des preuves et des recommandations dans le cadre d’une table ronde technique afin de combler définitivement ces lacunes juridiques. 

La nouvelle loi est une première étape importante dans la création d’un environnement plus sûr pour les filles et les adolescentes. Plan International souligne que, bien qu’il s’agisse d’une avancée fondamentale, il reste encore beaucoup à faire pour prévenir les unions informelles précoces et transformer les schémas socioculturels qui les causent et les normalisent.   

« L’adoption de cette loi est un grand pas en avant pour la protection des filles et des adolescentes en Bolivie, mais les lois seules ne suffiront pas à mettre fin aux mariages précoces et aux unions précoces. »

Carmen Elena Alemán, directrice régionale de Plan International Amérique latine et Caraïbes

« La Bolivie a besoin de programmes qui modifient les normes sociales et de genre néfastes, tout en investissant dans l’éducation et en veillant à ce que les filles aient accès aux soins de santé, à la justice et à de réelles opportunités pour leur avenir. Et nous ne pouvons pas oublier les filles qui sont déjà mariées ou qui vivent avec un partenaire. Elles ont besoin d’aide pour faire valoir leurs droits, obtenir les services auxquels elles ont droit et aller de l’avant sans violence ni difficultés », a ajouté Carmen Elena.   

Avec la récente modification de la loi bolivienne, l’Amérique latine et les Caraïbes accueillent un nouveau pays qui fixe à 18 ans l’âge minimum légal pour se marier, rejoignant ainsi des nations telles que le Chili, le Costa Rica, le Panama, le Salvador, le Guatemala, le Honduras, la Colombie, l’Équateur, le Pérou et la République dominicaine, Plan International soutenant les efforts des sept derniers pays. 

Pour tout complément d’information et demande d’interview, merci de contacter l’équipe presse de l’ONG Plan International France.

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