Roxana a 15 ans, elle vit au nord du Bangladesh. Il y a quelques mois, ses parents l’ont presque forcée à se marier. Avec l’aide de son professeur et de l’ONG Plan International, elle a pu y échapper.

Ils ont arrangé mon mariage sans mon accord

« Un soir, j’étudiais dans ma chambre quand j’ai entendu mes parents dire qu’ils allaient me marier. Ils ne m’en avaient pas parlé directement, je ne comprenais pas ce qu’il se passait.  

Je me suis sentie terriblement mal quand j’ai compris que mes parents avaient arrangé mon mariage sans mon consentement. 
Je leur ai dit que je ne voulais pas me marier mais ils ne n’ont pas écouté. A la place, ils ont arrêté d’en discuter avec moi.

Quelques jours plus tard, la famille du marié est venue nous voir à la maison. À eux aussi j’ai dit que je ne voulais pas me marier. Mais personne ne s’intéressait à ce que je pensais. 

Je ne voulais pas me marier à ce moment-là, ni même encore maintenant. Je veux plutôt aller à l’école et terminer mes études pour devenir médecin ou ingénieure.

Si je me marie, je serais obligée de prendre soin de mon mari et de sa famille et je ne pourrais plus aller à l’école.

J’ai l’impression d’avoir retrouvé ma vie

Mon professeur travaille aux côtés de Plan International pour faire cesser les mariages d’enfants dans ma région. Il nous a appris en classe que cette pratique est illégale.

Grâce à cela, j’ai pensé à contacter mon professeur, le jour où j’ai su que mes parents avaient fixé définitivement la date de mon mariage. 

Je lui ai tout raconté. 

Il est allé voir mon père et lui a fait comprendre que les mariages d’enfants ont des conséquences dramatiques. 

J’étais très heureuse et soulagée d’apprendre que je ne devais plus me marier. J’avais presque l’impression d’avoir retrouvé ma vie. 

Ma sœur et mes amies n’ont pas eu ma chance

Les parents de deux de mes amies les ont forcées à se marier. Elles étaient encore au collège. Nous l’avons découvert 6 ou 7 mois plus tard. Personne ne leur a demandé leur avis, elles souffrent beaucoup. Elles ont dû quitter l’école.

Je n’ai pas l’occasion de passer du temps avec elles car elles sont toujours occupées avec les tâches familiales et corvées domestiques. 

Ma sœur aussi s’est mariée trop jeune, elle avait 14 ans. A 17 ans, elle était déjà mère de deux enfants.

Pourtant, elle souhaitait étudier, tout comme moi, mais malheureusement, ce n’est plus possible maintenant.

J’avais quelques notions sur les mariages d’enfants mais je n’étais pas tout à fait sûre qu’il s’agisse d’un crime ni des peines qui s’y rapportent. 
Heureusement que mon professeur est intervenu grâce aux actions de sensibilisation menée par Plan International.

Maintenant que mes parents ont découvert les effets négatifs des mariages d’enfants, ils m’ont dit qu’ils n’auraient plus ce genre de pensées et qu’ils me soutiendraient jusqu’à la fin de mes études. »

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