J’ai décidé d’arrêter d’exciser les filles

Nagah a excisé des filles en Egypte pendant 17 ans. Sensibilisée par l’ONG Plan International, elle a maintenant arrêté ce sévisse et conseille désormais aux familles de ne pas faire exciser leurs filles.

«J’ai pratiqué l’excision durant 17 ans. Je viens d’une communauté rurale où c’est une pratique traditionnelle. On considérait cela comme un geste de chasteté et de beauté. Cette pratique est censée élever les filles et les rendre actives au sein de la société. »

Après avoir assisté à une excision ayant entrainé de lourds saignements chez la jeune fille, j’ai commencé à remettre en question cette pratique et j’ai suivi des séances de sensibilisation. Durant les premières séances, j’ai appris que les mutilations génitales féminines) avaient des conséquences néfastes et n’apportaient aucun bénéfice aux jeunes filles. C’est pourquoi j’ai continué de suivre avec rigueur les séances de sensibilisation et les conférences animées par le Ministère de la Santé et l’ONG Plan International.

Après m’être renseignée sur les nombreuses menaces qui pèsent sur l’état sanitaire et moral des jeunes filles à la suite d’une excision, j’ai pris la décision de cesser cette pratique. Ces mutilations sont le premier traumatisme de la vie d’une fille. D’ailleurs, je conseille aux familles de ne pas exposer leurs enfants à de tels risques.

Il s’agit de traditions désuètes, de mauvais comportements et mauvaises habitudes. Tout est dû à l’illettrisme, l’ignorance, la pauvreté et les esprits fermés. Nous devons être plus ouverts, sensibiliser les populations et éradiquer l’excision. »

 « Nous devons être plus ouverts, sensibiliser les populations et éradiquer l’excision. »  

La plupart des exciseuses ont été forcées de stopper cette pratique par la médicalisation de celle-ci. Nagah, elle, l’a fait par conviction et grâce aux séances de sensibilisation qu’elle a reçues.

Grâce à la médicalisation de l’excision qui est aujourd’hui un des moyens de combattre cette pratique, le nombre d’incidents est bien moins conséquent. Néanmoins, Nagah avertit ceux et celles qui la pratiquent, tant les médecins que les exciseuses, qu’il faut cesser ces opérations dangereuses. « Par ces pratiques, nous exposons nos filles à de terribles traumatismes ! Elles se marient et ont des enfants mais le choc perdure dans leur mémoires. Elles ne pourront jamais se sentir entièrement stables et n’oublieront jamais leur peine. »

Plus de 100 millions de filles ont été sujettes à ce genre de violence sexiste à travers le continent africain et au Moyen Orient. En Égypte, bien que ce soit devenu illégal depuis 2008, le pays possède le troisième taux le plus élevé du monde en termes de mutilations génitales féminines, avec 74 % des procédures réalisés par des médecins cette année, contre 82 % en 2014.

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