Samrawit a 15 ans, elle vit en Éthiopie. Un jour, elle a entendu ses parents dire qu’ils allaient la marier. Effayée, elle a couru se réfugier dans son école. Sensibilisée très jeune par l’ONG Plan International, la jeune fille et ses enseignants ont pu faire changer d’avis ses parents. Aujourd’hui, Samrawit continue ses études et se bat contre les mariages d’enfants dans sa communauté.

« J’ai couru vers mon animatrice scolaire et je lui ai dit que j’allais être mariée », raconte Samrawit, 15 ans. 

Une pratique ancrée dans les traditions

J’ai refusé d’être mariée à 15 ans

En Éthiopie, 2 filles sur 5 sont mariées avant leur 18 ans et 1 fille sur 5 avant ses 15 ans. La région d’Amhara, dans le nord-ouest du pays, connait le taux de mariage d’enfants le plus élevé : 45 % des filles sont mariées avant d’atteindre leur majorité.

Après que Samrawit ait fait part de ses préoccupations, ses parents ont été convoqués à l’école. Les conseillers leur ont expliqué les conséquences négatives du mariage d’enfants sur la vie des filles. Ils les ont avertis que l’école contacterait la police s’ils tentaient de forcer Samrawit à se marier.

L’âge légal du mariage en Éthiopie est de 18 ans.

Un club de filles a été créé dans son école par Plan International, en partenariat avec l’ONG locale Ethiopian Centre for Development (ECD). Ces clubs aident les filles à être autonomes par le biais de sessions de formation et de groupes de discussions.

Savoir dire non

« Mes parents comprennent maintenant que marier une fille trop jeune a de graves conséquences. »

Plan International enseigne aux filles leurs droits pour qu’elles puissent se défendre contre les mariages d’enfants et contre les obstacles à leur éducation.

« J’ai appris ce qu’est le mariage précoce et ses conséquences grâce à notre club de filles à l’école. J’ai dit à mes parents que je ne voulais pas me marier. Mais ils ont refusé. J’ai eu peur quand ils ont été appelés à l’école, mais ils refusaient de m’écouter », explique Samrawit.

Il a fallu deux semaines de médiation des administrateurs de l’école et de l’animatrice du club de filles pour que les parents de Samrawit acceptent de ne pas la marier si jeune

Samrawit est une des trois étudiantes sauvées d’un mariage forcé au cours de l’année scolaire 2017-2018. Aujourd’hui, Samrawit continue ses études.

Elle n’est pas seulement membre du club de filles, puisqu’elle a aussi rejoint le parlement des enfants de son école. La jeune fille prend confiance en elle et sensibilise la communauté sur les difficultés auxquelles les filles sont confrontées en milieu scolaire.

« Mes parents comprennent maintenant que marier une fille trop jeune a de graves conséquences. Ils ne sont plus en colère contre moi et sont heureux que je réussisse à l’école ! », déclare fièrement Samrawit.

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