En Guinée, Kadiatou, 17 ans, et Ibrahima, 23 ans, se battent pour le droit à l’éducation des filles, contre les mariages forcés et pour l’égalité entre les filles et les garçons. La plus belle victoire de Kadiatou ? Le jour où elle a fait annuler le mariage forcé d’une camarade de classe.
Sakshi, 19 ans, vit en Inde. Dans son pays, 50 % des filles quittent l’école, Sakshi, elle, a suivi une formation professionnelle et travaille. Elle fait figure d’exception.
Tous les trois sont à Paris pour prendre la parole lors du 11 octobre, Journée internationale des filles.
Découvrez les portraits de ces jeunes militant·e·s pour les droits des filles.

Kadiatou, 17 ans, briseuse de mariages d’enfants

« La fille est vue comme une source de problème et le garçon comme la solution ». Kadiatou, élève de terminale à Conakry et militante pour les droits des filles, ne mâche pas ses mots. Membre du Club des jeunes filles leaders de Guinée, Kadiatou se bat pour le droit à l’éducation des filles. Pour cela, elle lutte contre les mariages précoces et forcés, qui, dans plus de 2 cas sur 3 (68,5 %), interrompent définitivement la scolarité de la fille.

Son expérience la plus marquante ? Le jour où, à l’âge de 15 ans, elle réussit à faire annuler le mariage forcé d’une camarade de classe, venue lui demander de l’aide. Kadiatou veut être une femme qui contribue au changement des mentalités en Guinée. Son message aux filles de son pays : « Qu’elles aient confiance en elles et qu’elles prennent leur destin en main ! »

Sakshi, 19 ans, l’exception indienne

Sakshi est une exception dans son pays. Alors qu’entre l’école primaire et l’école secondaire, près de 50 % des filles décrochent en Inde, elle a la chance de suivre un programme de formation professionnelle et d’accès à l’emploi mené par l’ONG Plan International. Elle échappe ainsi au poids des traditions, aux mariages d’enfants… principaux freins à la scolarisation et à l’émancipation des filles en Inde. Et une exception dans sa famille où elle est la seule fille à travailler.

Son rêve : que toutes les Indiennes puissent enfin aller à l’école, travailler et devenir ainsi indépendantes financièrement. « Défendez vos droits ! », les exhorte-t-elle. 

Ibrahima, 23 ans, défenseur des droits des filles

Président du conseil consultatif des jeunes de Guinée, Ibrahima milite en faveur des droits des enfants – en particulier ceux des filles. Originaire d’un quartier populaire de Conakry où les enfants sont livrés à eux-mêmes, il sait de quoi il parle. Lui-même victime de violences, il s’en sort grâce à sa famille et à l’éducation, alors que de nombreux jeunes déscolarisés sombrent dans la délinquance.

Ibrahima en est convaincu, les garçons doivent s’engager aux côtés des filles pour qu’ensemble ils mènent le combat pour l’égalité de fille-garçon : « Si les garçons, qui sont beaucoup écoutés dans nos communautés, se lèvent et défendent les droits des filles, les choses vont changer. »

Apprendre pour s’émanciper 

Les 3 militant·e·s en faveur des droits des filles débattront lors d’une table ronde sur le thème « Apprendre pour s’émanciper », un évènement qui laissera la parole aux jeunes, co-organisé par l’ONG Plan International et l’Unesco, jeudi 11 octobre. 

Pendant leur passage à Paris, Kadiatou et Sakshi remplaceront symboliquement à leur poste Audrey Azoulay (Unesco), Miren Bengoa (Fondation Chanel) et Gilles Vermot Desroches (Fondation Schneider Electric) le temps d’une journée pour faire passer le message que les filles ont aussi leur place dans la société et à des postes à responsabilités.

Le but ? Prouver que les filles bénéficiaires de nos projets dans nos 56 pays d’intervention ont les capacités, le savoir et le leadership potentiel pour décider et diriger ; même si la société ne leur laisse pas assez la place pour s’exprimer et se réaliser pleinement.

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