Le 17 août 2017, le parlement du Salvador a pris la décision d’interdire totalement les mariages d’enfants : une avancée majeure dans le combat pour les droits des filles grâce au travail des équipes de Plan International.

Une fille de 13 ans enceinte pouvait être mariée de force

Même si le mariage avant 18 ans était interdit au Salvador, l’article 14 du code de la famille le rendait possible dans certaines circonstances.

Si une fille tombait enceinte à 13 ans, par exemple, elle pouvait être forcée de se marier à un homme deux fois plus âgé qu’elle, à la demande de ses parents ou d’un juge. Le consentement de la fille n’était pas nécessaire, elle n’avait pas le droit de décider de son destin.

Une grande étape pour les droits des filles

Carmen Elena Aleman, directrice de Plan International au Salvador a annoncé :

«  L’abandon de cette faille dans la loi est une étape importante dans notre combat pour les droits des filles. Le mariage d’enfant est une pratique nocive, nous savons qu’elle affecte la vie de millions de filles au Salvador et nous avons mené une longue et difficile campagne pour obtenir cette victoire.

Cependant, il y a encore du chemin à faire. Il faudra du temps pour faire évoluer les pratiques et les croyances, profondément ancrées dans notre société. Nous devons redoubler nos efforts pour sensibiliser les communautés sur les effets néfastes de cette pratique dans la vie des filles. »

Le mariage d’enfant et les unions précoces sont de sérieux problèmes au Salvador. Un récent rapport publié par le Fonds des Nations unies pour la population (UNFPA), le Ministère de la santé et le Conseil national de l’enfance et de l’adolescence en 2016 révèle que 9 adolescentes sur 10 sont déjà en union informelle à l’âge de 18 ans, dont 5 sur 10 dans une union forcée.

Ce rapport a joué un grand rôle dans l’abandon de la faille légale, elle a été votée à l’unanimité.

Le mariage précoce prive une fille de ses droits

«  Le mariage d’enfant impacte négativement la vie d’une fille et sa santé physique et mentale, cela, de plusieurs manières », poursuit Aleman.

« Il lui vole non seulement ses droits mais aussi son enfance. Une fille mariée de force avant ses 18 ans sera plus facilement contrainte de quitter l’école, de devenir mère et peut-être de mourir suite à des complications pendant sa grossesse ou son accouchement trop jeune. Elle n’apprendra pas de métier et restera pauvre. Ses espoirs et ses rêves d’avenir seront brisés. Elle sera sûrement sujette à la violence sexuelle et domestique de la part de son époux à qui elle a été mariée de force. 

Les filles mariées trop jeunes ne peuvent pas être indépendantes et décider de leur corps. C’est une violation des droits fondamentaux d’une femme à l’éducation, au bien-être, à la santé. En aucunes circonstances, ce n’est acceptable.

Nous demandons donc le soutien intégral du système judiciaire, du bureau du procureur général et des maires pour que cette loi soit correctement mise en œuvre en identifiant et en empêchant les mariages d’enfants. Nous pourrons protéger correctement les filles, éradiquer cette pratique et leur permettre de prendre le contrôle de leur vie et de leur avenir ! »

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