Le Mozambique vient d’adopter une nouvelle loi interdisant le mariage d’enfants. Une victoire après une campagne de 2 ans et demi menée par des ONG défendant l’égalité entre les filles et les garçons dont Plan International.

Un engagement historique

Mailavia, 12 ans, Herminia, 13 ans, Baptista et João, 14 ans, discutent des droits des enfants, d’égalité, du mariage d’enfants et d’éducation sexuelle au club pour enfants de Plan International.

C’est une réelle avancée alors que le Mozambique a l’un des taux de mariage d’enfants les plus élevés au monde, avec près de la moitié des filles mariées avant leurs 18 ans et plus d’une fille sur 10 mariées avant leurs 15 ans. Le projet de loi, qui fixe l’âge minimum du mariage à 18 ans, met fin à une faille dans le droit de la famille mozambicain qui autorisait le mariage avant l’âge de 16 ans avec le consentement des parents.

 Plan International a joué un rôle essentiel dans la rédaction du projet de loi, aux côtés des gouvernements nationaux et locaux du Mozambique, d’autres organisations de la société civile, de dirigeants communautaires, de garçons et de filles, de parents et de responsables religieux.

 « Ce changement de loi représente un engagement historique du gouvernement mozambicain pour les droits des filles », déclare Anne Hoff, directrice de Plan International au Mozambique, avant d’ajouter :

 « Une fille mariée avant l’âge de 18 ans est plus susceptible d’abandonner ses études, de devenir une mère-enfant, de mourir pendant sa grossesse ou lors de l’accouchement et d’être prise au piège dans une vie de pauvreté. »

« Cette loi aide à préparer des millions de filles qui auraient été privées de leur enfance à poursuivre leurs études et à réaliser leur plein potentiel. Cela pourrait sortir une génération de jeunes femmes de la pauvreté. »

La loi adoptée à l’unanimité

Le projet de loi a été adopté à l’unanimité en juillet par le Parlement mozambicain, l’Assemblée de la République, et sera adopté dès sa signature par le président Filipe Nyusi.

La campagne menée par les jeunes activistes soutenu·e·s par Plan International visant à mettre fin au mariage des enfants au Mozambique gagne progressivement du terrain.

Les jeunes se sont rassemblé·e·s et ont présenté les conséquences néfastes du mariage d’enfants aux gouvernements provinciaux de la ville portuaire Inhambane et de la « capitale du Nord » Nampula. Tandis que dans le sud du pays, les villes de Maputo et Maxixe affichent des panneaux, des peintures murales et des bus peints en rose en demandant aux membres de communauté de dire « non au mariage d’enfants ! » 

La loi doit être appliquée !

Plan International demande au gouvernement mozambicain de promulguer dans les plus brefs délais le projet de loi et à veiller à ce qu’il soit correctement appliqué. 

« Les filles ont suffisamment attendu la fin de cette grave violation de leurs droits humains. La nouvelle loi doit entrer en vigueur dès que possible », rappelle Anne Hoff. 

Plan International exhorte également le gouvernement mozambicain à accompagner la législation par des politiques et des programmes qui s’attaquent aux causes profondes du mariage des enfants et s’attaquent aux inégalités de genre.

 « Un cadre juridique solide sur le mariage des enfants est essentiel pour mettre fin à cette pratique, mais il est clairement établi qu’il doit être accompagné d’autres mesures pour que les filles et les jeunes femmes puissent revendiquer leur droit de choisir si elles veulent se marier et quand elles veulent se marier », conclut Anne Hoff.

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