Dans les camps de Cox’s Bazar, au sud du Bangladesh, la saison de la mousson a commencé et menace directement les réfugié·e·s rohingya à cause des pluies torrentielles et des vents allant jusqu’à 112 km/h ! Alors que plus d’1 million de personnes sont actuellement confinés dans les différents camps surpeuplés et insalubres à la frontière avec la Birmanie, plus de 200 000 Rohingya (ONU 2018) sont directement menacés par la saison des pluies, car les camps sont construits sur des flancs de collines qui risquent de s’effondrer et de se transformer en marécage.

Destructions, inondations et épidémies, les dangers de la mousson sont mortels pour les enfants

Toute la région du sud du Bangladesh, à la frontière de la Birmanie, est très vulnérable lors de la saison des pluies.  Après avoir enduré les sévices de l’armée birmane et fui une mort certaine, avec l’arrivée de la mousson au mois de mai, les réfugié·e·s rohingya entassés dans les camps sont menacés par les inondations et les glissements de terrains qui détruisent tout sur leur passage : tentes, points d’eau potable, centres de santé, sites de distribution de vivres et latrines, qui pourraient contaminer les points d’eau et propager de graves maladies, comme la diphtérie (maladie infectieuse contagieuse mortelle). En décembre 2017, une large épidémie de diphtérie due à la contamination des eaux avait infecté 4 000 personnes et entrainé 31 décès, dont une majorité d’enfants de 5 à 15 ans.

Kitty Williams, la responsable du pôle éducation urgence pour les Rohingya explique la situation : « Cela fait 4 jours qu’il pleut en continu. De nombreuses zones dans les camps sont complètement sous les eaux, les tentes de fortunes des familles sont balayées, ainsi que les centres de santé. Les sanitaires ont débordé et ont contaminé la plupart des points d’eau autour, il n’y a presque plus d’eau potable. »

Début juillet, le cyclone tropical Mora a frappé la zone avec des vents de plus de 100 km/h, dévastant des milliers d’habitats pour laisser 260 000 personnes sans abris. Depuis dimanche dernier, le département météorologique du Bangladesh a estimé qu’il est tombé 540mm d’eau dans la zone de Cox’s Bazar uniquement, avec d’autres épisodes à venir. 
Les ONG travaillent jour et nuit pour héberger en urgence les familles victimes des intempéries : 14 000 personnes ont déjà trouvé refuge dans des zones surélevées, bien que ces abris d’urgence ne soient pas permanents.

Les enfants et les femmes, premières victimes des intempéries

Sur 1 million de réfugié·e·s dans les camps, 58 % sont des enfants et 60 % ont moins de 15 ans. 
Kushida, 19 ans, a fui la Birmanie il y a 7 mois. Avant d’avoir pu être logée dans un autre camp, elle est restée dans le camp de Balukhali pendant 6 mois, seule avec sa fille de 2 ans. 
« J’ai dû fuir le camp à cause des inondations massives. On m’a conseillé de changer de camp car je suis seule avec ma petite fille, sans personne. On m’a dit que si je venais ici, je serais mieux, parce que là où j’étais, je n’avais personne autour de moi pour m’aider s’il m’arrivait un problème. »

Kushida passe la majorité de son temps dans sa tente avec sa fille, comme la plupart des jeunes femmes rohingya dans les camps, en partie pour des raisons culturelles, mais surtout à cause de l’insécurité pour les femmes qui règne dans les camps de réfugié·e·s : les agressions sexuelles des hommes des camps ou des militaires, et les animaux sauvages comme les éléphants sont des dangers au quotidien. 

« J’ai peur du climat ici, surtout des pluies et des cyclones. Les éléphants sauvages qui traversent parfois les camps m’effraient aussi, parce qu’ils détruisent tout. » 

« En Birmanie, j’avais encore mes parents, ma famille et mes proches. On avait beaucoup de terres et de propriétés. Je n’avais pas à me soucier de la sécurité de ma fille ni de la mienne. Ici, c’est beaucoup plus compliqué. »

Un effort collectif d’urgence pour mettre les réfugié·e·s à l’abri

Sur le terrain et depuis le début de la crise humanitaire, les équipes de l’ONG Plan International ont permis :

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