160 millions d’enfants sont actuellement contraint·e·s de travailler. Entre 2016 et 2020, 8,4 millions de filles et de garçons supplémentaires y ont été forcé·e·s ! Des chiffres terrifiants qui reflètent réalité intolérable : privation d’enfance, mise en danger de la santé et exclusion de l’éducation.

Les filles sont particulièrement affectées par ce fléau. Astreintes aux formes les plus violentes, les plus dangereuses et les plus invisibles du travail, elles demeurent les premières touchées par la traite, l’exploitation sexuelle à des fins commerciales, l’esclavage domestique, les tâches dans les mines ou l’enrôlement dans des groupes armés. L’exploitation des filles prive ces dernières de leur enfance, de leur potentiel, de leur dignité et de leur éducation.

À l’occasion de la Journée internationale des filles, dont Plan International est à l’origine avec l’ONU, l’ONG se mobilise le 11 octobre 2021 contre l’exploitation des filles et pour l’éducation comme levier d’émancipation.

L’oubli et l’invisibilisation des filles

Le travail des filles constitue une violation grave de leurs droits fondamentaux (conventions 138 et 182 de l’OIT sur le travail des enfants) et un obstacle majeur à l’atteinte des objectifs de développement durable (ODD) 8.7 et 16.2. Il revêt différentes formes: traite, exploitation sexuelle, esclavage domestique, travail dans les mines, enrôlement dans des groupes armés…

Les filles se retrouvent souvent astreintes aux tâches domestiques non régulées et informelles, qui restent largement invisibles parmi les données collectées en la matière. En moyenne, elles y consacrent quotidiennement 40 % de temps supplémentaire que les garçons, soit 160 millions d’heures en plus par an (OIT).

Horaires de travail excessifs, absence de jour de repos, salaire de misère ou inexistant façonnent leur quotidien.

En contexte d’urgence, en particulier lors de conflits armés, le risque de travail des filles augmente ! Dans les pays en guerre, l’incidence du travail des enfants est 77 % supérieure à la moyenne mondiale (OIT).  Alors que leur environnement protecteur est fragilisé, les filles et les adolescentes se retrouvent exposées à de fortes menaces de violences de genre et d’enrôlement dans des groupes armés. Parfois combattantes, souvent esclaves sexuelles, elles demeurent les grandes oubliées des conflits, en dépit des nombreuses tâches qu’elles assument. Elles combattent en première ligne aux côtés des garçons, pillent, servent d’espionnes, d’esclaves sexuelles, de boucliers ou encore de bombes humaines (voir notre rapport sur les filles soldat).   

L’impact de la pandémie de COVID-19

La pandémie de Covid-19 et la hausse du niveau de pauvreté ont des conséquences dévastatrices sur l’exploitation des filles. Elles plongent plus de 150 M d’enfants dans l’extrême précarité (Unicef). Or, on sait que lorsque le niveau de pauvreté augmente de 1 %, le travail des enfants augmente en moyenne de 0,7 % (OIT).

Au Cambodge par exemple, la traite des filles a presque doublé en 2020 en raison de la pandémie, avec plus de 1 cas détecté tous les 3 jours dans certains villages (ONUDC). Enfermées chez elles en raison de la crise sanitaire, beaucoup de filles se retrouvent contraintes de travailler plus de 10 heures par jour pour aider leur famille. Privées du lieu de protection et d’apprentissage que représente l’école, les filles sont exposées aux risques d’exploitations domestiques informelles et de violences sexuelles dans la sphère familiale (lire notre enquête mondiale sur l’impact de la pandémie). À la maison, on les oblige à effectuer les tâches domestiques comme la cuisine et le ménage. On observe également une recrudescence dramatique de l’exploitation sexuelle en ligne.  Aux Philippines, par exemple, le nombre de cas signalés a augmenté de 59 000 à plus de 101 000 entre février et mars 2020 (ONUDC).

Malgré la réouverture récente des écoles dans la plupart des pays, 11,2 M de filles pourraient ne jamais reprendre le chemin de l’école (Unesco). Beaucoup d’entre elles ont dû renoncer à leur scolarité ou concilier la reprise des études avec leur emploi, en travaillant plusieurs heures en plus par jour.   

Nous demandons aux gouvernements et à la communauté internationale :

Téléchargez le dossier de presse L’exploitation des filles toujours plus violente et plus invisible

Contacts médias 

Julien Beauhaire : julien.beauhaire@plan-international.org / +33 7 86 45 12 10
Juliette Benet : juliette.benet@plan-international.org / +33 6 50 10 10 85

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