Alors que les tensions politiques s’intensifient au Venezuela, la vie de celles et ceux qui ont fui le pays pour un avenir meilleur demeure difficile. Comme Ancar, une jeune Vénézuélienne de 16 ans qui vit au Pérou depuis plus d’un an. Accompagnée de sa mère et de son frère, elle a rejoint son père au Pérou où toute la famille espère pouvoir vivre en sécurité, trouver de quoi se nourrir, se soigner et travailler. Accar s’implique avec Plan International dans la protection de ses concitoyen·ne·s.

Pas d’autre choix que d’émigrer

C’est en décembre 2017 que le père d’Ancar décide de se joindre aux plus de 2 millions de Vénézuélien·ne·s quittant leur pays en raison de l’instabilité politique, de l’inflation vertigineuse, de la criminalité exponentielle et des très fréquentes graves pénuries alimentaires.

Eduanne, la mère d’Ancar, craignant que le voyage ne soit trop pénible pour Ancar et son frère de 14 ans, décide de rester jusqu’à ce qu’il soit installé. Après quelques mois, tous les 3 quittent le Venezuela et, mis à part quelques problèmes à la frontière, leur voyage se déroule sans encombre. 4 jours plus tard, toute la famille est réunie !

L’immense vulnérabilité des migrants 

Mais leur installation est plus difficile que prévue. Bien que bien accueillie par leurs voisin·ne·s, la famille manquent de tout et leur nouveau domicile est petit. Et puis il faut trouver du travail et alors réaliser comme les migrant·e·s sont des cibles faciles pour les exploitant·e·s en tout genre.

Ainsi, Eduanne réussit à trouver un emploi d’enseignante dans une école privée. Ce n’est pas bien payé mais elle accepte avec plaisir. Cependant, au bout de 3 mois, elle n’a toujours pas reçu la moindre rémunération. Réalisant qu’elle ne serait pas payée, elle doit quitter son travail. « Je suis restée le plus longtemps possible pour ne pas pénaliser mes élèves. »

 « Le principal problème est le manque d’emplois car énormément de gens cherchent du travail. Cependant, il existe aussi des personnes très gentilles qui sont toute disposées à aider », explique Eduanne.

Les migrants, et plus particulièrement les migrantes, sont vulnérables. Elles et ils sont souvent victimes d’exploitation, d’escroqueries, d’abus sexuels ou de trafic d’êtres humains car ils ne connaissent pas la législation du pays et ne peuvent donc pas faire valoir leurs droits ni demander justice. 

« Il arrive que des filles se voient proposer un travail différent de celui qu’on leur impose ensuite, lorsqu’elles se rendent à l’endroit indiqué », déclare Eduanne. « Nous sommes une communauté très vulnérable en raison de tout ce à quoi nous devons faire face. Nous devons rester très vigilantes. »

Créer des espaces sûrs et apprendre à se protéger

Dans sa vie d’avant, au Venezuela, Eduanne travaillait avec l’Office national antidrogue, elle connait bien les problèmes de sécurité et d’addiction. Aussi, quand sa fille lui parle du projet de Plan International et du HCR (Haut Comité pour les Réfugié·e·s) visant à sensibiliser les Vénézuélien·ne·s sur les violences sexistes, la prévention des abus et les moyens de se protéger, elle encourage immédiatement sa fille à s’engager.

Plan International forme des jeunes afin qu’à leur tour, ils et elles aident la communauté vénézuélienne à créer des espaces sûrs et à s’informer sur les mécanismes de protection mis à leur disposition.

Eduanne s’est promis de soutenir sa fille autant qu’elle le peut. Toutes deux s’inquiètent de la situation difficile dans laquelle elles-mêmes et leurs concitoyen·ne·s se trouvent.

« Au moins, nous avons pu quitter le Venezuela, ce qui n’est pas le cas de centaines de milliers d’autres. Nous voyons donc le côté positif des choses. Je vais soutenir mes enfants de toutes les manières possibles pour qu’ils aient la possibilité de réaliser leurs projets. »

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