Les chiffres font froid dans le dos : selon une étude de l’ONU en Papouasie Nouvelle-Guinée, 80 % des hommes admettent perpétrer des violences à l’égard de leur conjointe. Plus de deux tiers des Papouasiennes seraient victimes de violences domestiques.

La courageuse Rachael nous raconte son histoire. Enfant, elle a grandi dans un foyer où les violences domestiques étaient quotidiennes. Les enfants témoins de violences conjugales en sont aussi les victimes.

Les enfants, victimes collatérales des violences conjugales

Lorsque son père a quitté sa mère pour se remarier, Rachael a été profondément marquée.

 « Quand mon père s’est remarié avec une autre femme, avec ma mère nous n’avions nulle part où aller, nous sommes restées vivre chez ma tante à Bougainville. Dans la famille, je suis la seule enfant. Je n’ai ni frère ni sœur.

Ici, la vie est une lutte. Nous avons une ferme où nous travaillons très dur pour subvenir à nos besoins, grâce à notre travail acharné, nous arrivons à gagner l’argent nécessaire pour vivre. 

La violence dans notre pays empire. Les hommes quittent leurs femmes et les femmes quittent leurs maris. Il y a tant d’hommes qui battent leurs femmes. J’ai vraiment souffert de voir mon père frapper ma mère avant qu’il la quitte.

Grandir dans un tel environnement de violence m’a vraiment marqué car il n’y avait personne pour me soutenir », confie-t-elle.

Mieux protéger les enfants et faire changer les mentalités

73 % des hommes considèrent avoir le droit d’assouvir leurs pulsions sexuelles que la femme soit consentante ou pas.

Au-delà des lois et des sanctions, un long travail doit être mis en place pour mettre fin à ces violences et pour faire changer les mentalités. Près d’un quart des hommes en Asie Pacifique reconnaissent avoir déjà violé une fille ou une femme. En Papouasie Nouvelle-Guinée, le chiffre s’élève à 62 %. 

73 % des hommes considèrent avoir le droit d’assouvir leurs pulsions sexuelles que la femme soit consentante ou pas. 

En tant qu’enfant victime de ces violences faites sur sa mère, Rachael a pu se reconstruire grâce aux séances de formation mis en place par Plan International dans sa communauté. 

« J’ai eu la chance de participer à la formation de Plan International « Rise Up! ». Cela m’a beaucoup aidé car nous avons appris beaucoup de choses utiles par rapport aux situations que j’avais pu vivre. Pour une fois, je me sentais soutenue. 

La formation m’a aidé à faire face aux violences domestiques auxquelles j’ai été confrontée. Nous avons organisé des séances de sensibilisation dans la communauté pour faire changer les mentalités. Cela a changé notre façon de vivre. Au début, la communauté ne travaillait pas ensemble. Mais après les séances de sensibilisation, les dirigeants et les membres de la communauté ont recommencé à collaborer.

Après avoir assisté aux formations, j’ai aussi pu aider ma mère. Vous savez, comme souvent, les hommes n’aiment pas perdre, ils pensent qu’ils savent tout et méprisent les femmes. J’ai appris à ma mère que nous sommes tous égaux.

Ici, certains hommes utilisent le terme de « cacahuète » pour désigner les femmes et pour signifier qu’elles sont faibles. Les femmes ont une faible estime d’elles-mêmes et pensent que les hommes sont supérieurs. Mais ce n’est pas vrai. Nous sommes tous égaux.

Ce programme a aidé beaucoup de femmes à comprendre que nous sommes toutes égales, mais que nous avons des responsabilités différentes. 

Je pense qu’il devrait y avoir plus de formation et de sensibilisation pour faire changer les mentalités dans la communauté », poursuit-elle.

Les actions de Plan International 

Le programme « Initiative pour la jeunesse de Bougainville » contient trois volets : 

Le projet « Rise Up ! » renforce le leadership des jeunes femmes de la communauté de Bougainville et soutient l’égalité de genres par le biais de formations, de mentorat et d’expériences pratiques. Grâce à ces séances, les participantes développent leurs compétences en leadership et leur confiance en soi. Ce projet est également le lieu pour débattre des problèmes sociaux qui touchent les jeunes femmes de leur communauté, notamment les violences conjugales et la santé sexuelle et reproductive. 

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