Plus de 26 000 personnes ont été déplacées dans le sud du Liban depuis le 7 octobre 2023. Alors que les tensions montent à la frontière entre Israël et le Liban, nous avons rencontré des filles et des jeunes femmes du Sud-Liban qui sont de plus en plus inquiètes pour leur sécurité.

Des tirs de roquettes et de missiles quotidiens

Le Liban partage avec Israël une frontière méridionale de 81 km à proximité de laquelle vivent environ 1 000 000 personnes. Dans l’angoisse d’une guerre potentielle avec Israël, plus de 26 200 personnes ont fuit leur maison. Parmi elles, 7 000 sont des enfants. Les écoles situées le long de la frontière sont fermées depuis plus d’un mois et certaines, situées dans l’extrême Sud, servent d’abri collectif.

Des filles et des jeunes femmes du Sud-Liban, membres du programme « She Leads » de Plan International, qui aide les filles et les jeunes femmes du Moyen-Orient à défendre leurs droits et à favoriser le changement, nous font part de leurs angoisses.

Hawraa, 20 ans, étudiante à l’université à Tyr, à 20 km de la frontière

« Chaque jour, je suis bombardée d’informations sur ce qui se passe. Et chaque jour, je me demande si nous allons subir des frappes aériennes et si notre maison sera touchée.

Ce qui me préoccupe le plus, c’est de savoir si nous aurons les moyens de partir si les choses tournent vraiment mal.

Je crains que nous n’ayons pas d’endroit sûr où aller, je ne sais pas si d’autres familles nous aideraient. Cela nous rappelle que nous faisons toutes et tous partie de la même humanité, que nous devrions mettre nos différences de côté et nous soutenir les uns les autres dans ces moments difficiles. »

Farah, 24 ans, originaire de Hasbaya, à 15 km au nord de la frontière

« Dans ce contexte très difficile, il n’est plus question de bonheur, seulement de peur. Le bruit des bombes emplit nos oreilles et fait trembler nos maisons. Nous, les filles et jeunes femmes, nous avons dû mettre de côté nos rêves. Notre seul objectif est de rester en vie. »

Razan, 19 ans, étudiante à l’université à Shouaya, district de Hasbaya

« Nous sommes dans un état d’incertitude constant, ne sachant jamais quand ou si les routes seront bombardées, ce qui rend nos trajets vers et depuis l’université extrêmement dangereux. C’est devenu une bataille psychologique.

Parfois, les frappes aériennes se rapprochent de façon alarmante, nous pouvons les entendre et en sentir l’impact lorsque notre maison tremble. Des avions patrouillent constamment dans la zone, ce qui ajoute à notre stress. Même le simple plaisir de se promener dans la nature ou dans les villages voisins est désormais impossible à cause du risque de frappes aériennes.

Notre pays ne pourra pas supporter un nouveau conflit, et nous non plus. »

Sanaa, 16 ans, originaire de Hasbaya, à 15 km au nord de la frontière

« J’ai peur et je suis stressée tout le temps, car je ne sais pas ce qui va se passer ensuite. Je n’ai pas peur de mourir, mais il est troublant que quelqu’un de mon âge se préoccupe de rester en vie, alors que je devrais penser à aller à l’école et à réaliser mes rêves. »

Zeinab, 23 ans, déplacée à l’intérieur du pays à Tyr, à 20 km de la frontière

« Je suis jeune mariée et j’avais hâte de m’installer dans notre nouvelle maison avec mon mari. Malheureusement, 10 jours seulement après notre mariage, nous avons été contraints de quitter notre maison en raison des bombardements incessants dans notre village. Nous avons dû nous réfugier chez ma tante. J’espère rentrer bientôt chez moi et reprendre une vie normale. Comme toute jeune mariée. »

Roaa, 18 ans, déplacée à l’intérieur du pays à Tyr, à 20 km de la frontière

« Nous avons dû quitter notre maison le premier jour de l’attaque. J’ai l’habitude d’entendre des bombes de temps en temps même si ça me fait trembler. Mais, là, c’était différent. Les bombardement étaient incessants et j’étais terrifiée. Je tremblais et je pleurais. C’était censé être mon premier jour à l’université, mais au lieu de cela, nous avons rapidement emballé nos vêtements et couru nous réfugier chez un ami. Aujourd’hui, nous vivons dans un appartement loué, mais rien n’est comparable au sentiment d’être chez soi. »

la réponse humanitaire de plan INTERNATIONAL

En parallèle à son programme « She Leads » qui aide les filles et les jeunes femmes du Moyen-Orient à défendre leurs droits et à favoriser le changement, Plan International intensifie sa réponse humanitaire au Sud-Liban avec des livraisons d’aide aux personnes déplacées de leurs maisons. Nous nous efforçons de distribuer des produits alimentaires et non alimentaires, notamment des couvertures, des matelas, des ustensiles de cuisine, des kits d’hygiène et des kits pour bébés aux familles qui ont été déplacées dans des abris collectifs ou qui vivent dans des appartements loués.

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