Miriam*, 14 ans, a quitté son pays, le Honduras, avec sa mère et son frère après avoir été plusieurs fois menacée. La famille se trouve actuellement au Mexique en situation précaire et espère réussir à traverser la frontière pour se rendre aux États-Unis.
Menacée avant la frontière
La violence liée aux gangs, la pauvreté et le changement climatique sont à l’origine de déplacements internes et de migrations de grande ampleur au Honduras. En 9 mois, plus de 23 000 personnes originaires du Honduras ont demandé l’asile au Mexique, soit plus que toute autre nationalité.
Miriam et sa famille ont traversé le Honduras et le Guatemala en bus et en radeau avant d’atteindre la frontière mexicaine. Là, un homme armé leur a réclamé de l’argent pour les laisser passer la frontière. La mère de Miriam et les autres migrants avec lesquels ils voyageaient n’ont pas eu d’autre choix que de le payer.
Peu de temps après, un autre homme leur a demandé de l’argent. « Une personne nous a dit qu’il s’agissait de kidnappeurs. Cette fois, nous avons décidé de nous enfuir. Nous avons dévalé une colline rocheuse, nous nous sommes cachés dans un jardin et nous avons réussi à les semer ».
Menacée après la frontière
Finalement, Miriam, sa mère et son frère ont pu franchir la frontière avec le Mexique mais, immédiatement après, des hommes à moto les ont encerclés en leur proposant de les véhiculer. Ils ont refusé mais, alors qu’ils recommençaient à marcher, un homme qui passait en voiture s’est arrêté pour leur faire savoir que d’autres hommes les attendaient plus loin.
« Nous avons dû sauter dans un égout pour nous échapper. Heureusement, nous les avons semés »
Miriam
À partir de là, la famille a poursuivi son voyage à pied, se déplaçant dans les sous-bois pour éviter d’être arrêtée par les agents de migration. Au milieu d’une forêt, ils ont rencontré une personne bienveillante qui leur a donné de l’eau et un morceau de pain. Enfin, après un périple long, fatigant et angoissant, ils ont croisé une camionnette qui les a emmenés dans un abri sûr.
Le programme « Protected Passage » de Plan International
Lorsqu’elle a quitté le Honduras, Miriam a dû abandonner ses études alors qu’elle s’apprêtait à entrer en 8e année, l’équivalent de la 4e en France. Mais à Mexico où elle vit actuellement, elle participe aux activités pédagogiques organisées par Plan International dans le cadre du programme « Protected Passage ».
Ce programme s’adresse aux jeunes filles et à leurs familles qui migrent à travers l’Amérique centrale. Car les filles et les femmes migrantes sont confrontées à des risques accrus de traite, d’exploitation sexuelle et de travail forcé.
Le programme veille à ce que tous les enfants migrants puissent exercer leurs droits au logement, à l’éducation, à la santé, aux services de base et à la protection.
Miriam a acquis des compétences de vie
Dans le cadre du programme « Protected Passage », Miriam a reçu des informations sur la protection des enfants et l’égalité des sexes. Elle apprécie également les activités hebdomadaires organisées par l’équipe pour renforcer ses compétences de vie.
Lorsque nous lui demandons quel est son rêve, Miriam répond : « Être médecin, aider les malades ». Miriam sait qu’elle risque d’être confrontée à d’autres situations dangereuses lorsque sa famille reprendra la route pour tenter de passer aux États-Unis. Mais elle affirme qu’elle se sent suffisamment forte pour essayer de réaliser son rêve.
*Le prénom a été modifié pour protéger l’identité.