La Somalie a le plus haut taux d’excision dans le monde, avec 98% des filles excisées entre 5 et 11 ans. Cette pratique violente, en hausse à cause du contexte sanitaire actuel, est toujours légale dans le pays et toujours très ancrée dans la société. Pour les parents, c’est souvent un passage nécessaire pour maintenir « l’honneur » de la famille et une condition essentielle pour préparer au mariage.

Excision et COVID-19 : un contexte sanitaire qui met en danger la santé des filles 

Les filles en Somalie subissent des mutilations génitales dans les rassemblements de groupe : les taux de pratiques nocives augmentent significativement en raison de la COVID-19. Un récent événement, organisé dans ce but, a regroupé environ 20 filles, selon Plan International. Plan International condamne cette pratique comme une évidence « inquiétante » de l’impact du COVID-19. Comme les filles sont contraintes à passer plus de temps à la maison, cette situation les place souvent dans un risque accru concernant les violences de genre. Sadia Halin, directrice de Plan International Somalie explique : « Nous avons entendu parler de rassemblements de groupes où 20 filles ont subi des mutilations génitales dans des endroits comme Abdaal et Dhalocad, dans la région du Sahel. »

« C’est extrêmement inquiétant, c’est une preuve supplémentaire que la sensibilisation aux dangers de cette pratique nocive a diminué à la suite de la pandémie de COVID-19. » 

Une enquête réalisée par Plan International à Hargeysa et Burao en Somalie l’année dernière a révélé que 42% croient que la déscolarisation augmente le risque de subir des MGF pour une fille, car ces pratiques ont généralement lieu pendant les vacances scolaires.  De plus, les programmes de prévention et de sensibilisation sur les dangers de ces pratiques, ont dû s’arrêter ou être réduits en raison des restrictions de confinement. Dans la même enquête, 61% des répondants disent qu’ils croient que les mutilations génitales féminines ont augmenté à cause de la pandémie. 

Les écoles ont rouvert, mais de nombreuses filles ne sont pas retournées en classe en raison de l’augmentation des taux de mariages précoces, des mutilations génitales féminines, et des pressions économiques causées par le COVID-19. Cette enquête a aussi démontré que 25 % des enfants qui ne fréquentaient pas l’école avant la pandémie, étaient des filles pour près des trois quarts (73 %).

Programmes de sensibilisation et soins prioritaires : Plan International se mobilise

A l’occasion de la journée internationale de tolérance zéro contre les mutilations génitales féminines, Plan International demande à ce que les programmes visant à prévenir ces pratiques et à fournir des soins aux survivantes soient prioritaires et que leur financement soit considérablement augmenté.

Plan International appelle également les décideurs politiques en Somalie à interdire les MGF et à renforcer les droits en matière de santé sexuelle et reproductive, tout en s’attaquant aux inégalités et aux normes sociales profondément enracinées qui permettent à cette pratique d’exister.

Tout au long de la pandémie de COVID-19, Plan International et ses partenaires ont continué à sensibiliser le public à la nécessité de protéger les filles contre l’excision.

« Sans de nouveaux efforts, il existe un risque réel que les progrès que nous avons réalisés en matière de sensibilisation aux dangers des mutilations génitales féminines et d’encouragement des communautés à mettre fin à cette pratique soient perdus », explique Sadia Halin.

Tout au long de la pandémie de COVID-19, Plan International et ses partenaires ont continué à sensibiliser le public à la nécessité de protéger les filles contre l’excision. En Somalie, ils ont notamment diffusé des messages radio sur les conséquences dévastatrices que cette pratique peut avoir sur la santé des filles, en précisant que la religion ne l’exige pas et en appelant les communautés à mettre fin à cette pratique.

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