Les filles, premières victimes d’inégalités

Les inégalités de genre maintiennent ainsi les filles dans des systèmes patriarcaux qui renforcent les déséquilibres de pouvoir entre les hommes et les femmes. Les normes sociales, les attentes culturelles et les discriminations auxquelles elles sont confrontées limitent considérablement leurs opportunités professionnelles et leur autonomie, les privant ainsi de s’émanciper et de contribuer au développement de leur société.

L’importance de l’égalité filles-garçons

L’article 2 de la Convention internationale des droits de l’enfant (CIDE) défend la lutte contre toute forme de discrimination à l’égard des enfants et engage les États à respecter les droits qui y sont listés « sans distinction aucune, indépendamment de toute considération de race, de couleur, de sexe, de langue, de religion, d’opinion politique ou autre de l’enfant ».

L’égalité filles-garçons est la clé pour un changement durable dans la vie des filles et pour qu’elles puissent devenir des femmes libres avec les mêmes droits et opportunités que les hommes. Sensibiliser les enfants, les parents et les leaders sur l’égalité filles-garçons permet également de construire des sociétés qui protègent les filles et les femmes des inégalités et des violences. En effet, un garçon qui respecte dès l’enfance les droits des filles, sera un homme qui respectera les droits des femmes. C’est la raison pour laquelle, Plan International rappelle que l’éducation et l’implication des garçons aux côtés des filles sont essentielles pour lutter contre les violences de genre.

Pourquoi Les filles restent les premières victimes d’inégalités ?

Déscolarisation, excision, exploitation, mariage forcé et grossesse précoce… Les filles sont encore aujourd’hui victimes d’inégalités, d’exclusion, de discriminations et d’abus qui entravent leurs droits. Ces inégalités ont des conséquences particulièrement graves sur la vie des filles et vont à l’encontre de la Convention internationale des droits de l’enfant de 1989.

Plusieurs facteurs sont à l’origine des discriminations et inégalités auxquelles les filles continuent de faire face.

Les filles sont les plus touchées par la pauvreté et ses effets. Les familles vivant dans des conditions économiques précaires sont souvent contraintes de recourir à des pratiques néfastes qui affectent principalement leurs filles, comme le mariage forcé ou le travail des enfants qui entraînent de fait la déscolarisation.

Les filles sont également les plus touchées par le manque d’informations notamment par le manque d’accès à une éducation inclusive et de qualité pour les filles. Cette situation entraîne une ignorance des droits et des lois en vigueur dans leur pays qui les empêchent de s’affirmer et de lutter contre les injustices auxquelles elles sont confrontées.

De plus, le manque de législation appropriée contribue à perpétuer les violations des droits des filles. Les violences et les injustices dont elles sont victimes sont souvent normalisées en raison de sanctions rares, ce qui renforce les inégalités.

Les crises humanitaires ont également un impact dévastateur sur la vie des filles. En période de crise, l’absence de systèmes de protection et de lieux sécurisés tels que les écoles, expose les filles à des violences basées sur le genre, telles que les mariages forcés et les violences sexuelles. Cela accentue considérablement les inégalités auxquelles elles sont déjà confrontées.

Enfin, l’absence de certificat de naissance reste un obstacle majeur. Sans identité officielle, les filles sont incapables de prouver leur minorité et de se défendre contre les abus. De plus, l’absence d’enregistrement à la naissance les prive du droit à l’éducation et de l’obtention de diplômes ou du droit à la santé dont l’accès à des soins médicaux appropriés.

Quels impacts sur la vie des filles ?

Malgré les efforts déployés pour défendre les droits des filles, il est alarmant de constater que ces dernières continuent de faire face aux conséquences dévastatrices des stéréotypes et des inégalités de genre qui nuisent à leur autonomisation. Les filles font faces à nombreuses réalités qui entravent leurs droits et leur émancipation.

Ils constituent l’un des problèmes majeurs auxquels les filles sont confrontées. Chaque année, 12 millions d’entre elles sont contraintes de se marier avant l’âge de 18 ans. Cette pratique néfaste a des répercussions dévastatrices sur leur vie et leur avenir. Non seulement elles sont exposées à des violences physiques et psychologiques, mais elles sont également souvent victimes de déscolarisation, les privant ainsi de l’accès à l’éducation et de l’émancipation. De plus, ces mariages forcés sont souvent suivis de grossesses précoces, augmentant ainsi les risques pour leur santé physique et psychologique.

Chaque année, près de 16 millions de filles âgées de 15 à 19 ans deviennent mères. Ces grossesses précoces sont souvent le résultat d’abus, de violences sexuelles et de mariages forcés. Ces grossesses non planifiées limitent leurs possibilités d’éducation et de développement personnel, compromettant ainsi leur avenir.

Plus de 200 millions d’entre elles ont subi des mutilations génitales, une pratique traditionnelle néfaste qui les expose à des conséquences physiques et émotionnelles dévastatrices. De plus, 120 millions de filles ont déjà été confrontées à des violences sexuelles, un chiffre alarmant qui souligne les inégalités de pouvoir et les stéréotypes de genre persistants.

Plus de 118 millions de filles ne bénéficient toujours pas d’un accès à l’éducation. Les inégalités auxquelles elles sont confrontées entravent leur parcours éducatif. Le harcèlement qu’elles subissent sur le trajet ou dans l’enceinte de l’école peut les dissuader de poursuivre leur scolarité, renforçant ainsi le risque de déscolarisation et limitant leurs opportunités futures.

L’accès aux soins et à la santé, en particulier en ce qui concerne leur santé sexuelle et reproductive, est aussi souvent restreint pour des millions de filles et de femmes à travers le monde. Cela les expose à des risques de précarité menstruelle, d’infections sexuellement transmissibles, d’avortements clandestins et de grossesses précoces non désirées et/ou à risque, mettant en péril leur bien-être physique et émotionnel.

Actuellement, environ 63 millions de filles sont contraintes de travailler, tandis que 53 millions d’entre elles sont réduites au statut d’esclaves domestiques. Au lieu de recevoir une éducation, ces filles sont souvent contraintes de prendre en charge les tâches domestiques, prenant soin du foyer, des enfants et de la nourriture. Cette exploitation infantile limite leur émancipation économique et sociale et les prive ainsi de l’opportunité de réaliser leur potentiel.

En raison de leur âge et de leur genre, les filles sont les plus marginalisées et exclues de la société. Elles sont souvent privées de leur droit à la participation, à l’expression de leur voix et à la prise des décisions au sein de leurs communautés et de leurs pays.

Notre combat pour l’égalité filles-garçons

Convaincu qu’il s’agit d’un facteur essentiel pour faire changer positivement le monde dans lequel les filles aussi bien que les garçons peuvent s’épanouir, l’égalité fille-garçon est un objectif fondamental pour Plan International.

L’ensemble des actions menées vise à déconstruire les stéréotypes et inégalité de genre qui empêchent l’émancipation des filles et des jeunes femmes.

Dans ses programmes, Plan International cible les causes des inégalités et implique les enfants, les communautés, la société civile, les gouvernements et ses partenaires. Avec plus de 500 programmes humanitaire ou de développement dédiés aux filles dans le monde, Plan International lutte directement dans ses pays d’intervention pour le respect des droits des filles. Ces programmes encouragent la scolarisation des filles et à les sensibiliser à leurs droits. Ces programmes impliquent pleinement les garçons et les hommes pour que ces derniers contribuent à faire évoluer les modes de pensée et les barrières qui entravent le respect des droits des filles.

Dans le cadre du programme, des mesures concrètes ont été prises pour promouvoir l’égalité fille-garçon. Cela comprend le réaménagement des salles de classe ainsi que la construction d’installations sanitaires respectueuse de l’intimité des filles lorsqu’elle ont leurs règles. Des campagnes de sensibilisation ont également été menées pour encourager leur retour à l’école.

Dans la commune d’ATOK au Cameroun, près de 60 % des enfants ne terminent pas l’école primaire : les filles sont les premières touchées. L’ONG Plan International France conduit un programme pour faciliter l’accès à l’éducation et aux services de santé pour les filles.

L’objectif de ce programme en matière de santé, est d’améliorer les capacités et la qualité des services dans les centres médicaux, afin que les filles et les femmes puissent accéder à des soins de qualité. Une formation a été dispensée au personnel soignant sur des questions cruciales telles que le genre, les droits humains et la protection des enfants et des jeunes de manière à lutter contre les inégalités et les violences de genre.

Grâce à ces efforts, le programme a directement bénéficié à 2 715 filles, 2 312 garçons, 1 074 femmes et 894 hommes. Les conditions d’accès à l’école et la qualité de l’environnement ont été améliorées pour près de 500 élèves, leur offrant ainsi une meilleure opportunité d’apprentissage et de développement.

  • La mise en place d’actions de plaidoyer

Plan International dispose d’une politique genre et inclusion depuis 2004 qui s’applique à l’ensemble de ses missions. L’égalité de genre, et en particulier l’égalité entre les filles et les garçons, constitue une priorité transversale de toutes les actions de plaidoyer de l’ONG Plan International France menées à l’égard des pouvoirs publics.

  • La mise en place de sessions de sensibilisation

Plan International sensibilise le grand public à l’égalité de genre et au respect des droits des filles afin qu’elles puissent faire entendre leur voix et deviennent actrices du changement. Ces sensibilisations ont lieu tout au long de l’année au travers d’actions de communication, d’évènements, de partenariats, ou de prises de parole : ces mobilisations se réalisent lors des différentes Journées internationales dont en particulier celle du 11 octobre, Journée internationale des droits des filles. Ce travail de sensibilisation vise à construire un modèle de développement plus juste et durable, dans lequel les filles sont égales aux garçons.

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