Les filles dans le monde et en particulier dans les pays en développement continuent à être victimes d’inégalités, d’exclusion, de discriminations et d’abus. Leurs droits sont bafoués et beaucoup se voient refuser :
- le droit à l’éducation
- le droit de participer activement et de manière égalitaire dans la société
- le droit de prendre les décisions qui concernent leur corps et leur futur
- le droit à la justice et à des opportunités égalitaires
- le droit à la protection contre les violences liées au genre
Certaines de ces discriminations ont des conséquences particulièrement graves sur le développement des filles. Beaucoup d’entre elles vont d’ailleurs à l’encontre de la Convention Internationale des Droits des Enfants de 1989, ratifiée par la plupart des pays du monde, comme par exemple l’exploitation et l’esclavage, le travail infantile, les violences sexuelles et les mariages forcés et précoces.

Causes des inégalités et discriminations dont les filles sont victimes
- La pauvreté et la place traditionnelle des filles et des femmes - Dans les pays en développement, les parents sont parfois dans une situation économique si précaire qu’ils sont obligés d’avoir recours à des pratiques néfastes pour leurs enfants : mariages forcés et précoces, travail infantile, déscolarisation, etc. Dans certaines sociétés, les filles sont considérées comme un fardeau, ce sont les premières à être victimes de ces inégalités et discriminations, devant leurs frères.
- L’ignorance des lois et la méconnaissance des droits - Dans le monde, deux tiers des 750 millions d’adultes analphabètes sont des femmes. Dans les pays en développement, l’illettrisme des populations et le manque d’information de la part des gouvernements provoque des lacunes sur la connaissance des lois et des droits humains, des enfants et des filles. Les parents ne connaissent pas les risques que peuvent provoquer le travail infantile, un mariage forcé ou une grossesse précoce, et ne remettent pas en question les discriminations et les inégalités de genre liées aux traditions culturelles. Enfin, dans certains pays, les violations des droits et notamment celui des enfants et des filles sont si répandues et normalisées que les sanctions sont rares.
- L’absence de certificat de naissance - 230 millions d’enfants n’ont pas été enregistré·e·s à la naissance dans le monde, elles et ils n’ont pas d’identité officielle, n’ont ainsi pas accès à leurs droits et sont victimes de violences et d’abus. Les filles ne possédant aucune identité juridique ne peuvent prouver qu’elles sont mineures et ne peuvent se défendre contre les différentes formes d’abus tels que le travail infantile ou le mariage précoce forcé. Un certificat de naissance prouverait cependant l’illégalité de ces situations. L’absence d’enregistrement à la naissance prive aussi les enfants et notament les filles de leur droit à aller à l’école, faire des études, obtenir des diplômes, recevoir des soins médicaux,... Découvrez nos actions pour l'enregistrement des naissances.
- Les situations d’urgence - En plus du caractère néfaste des catastrophes naturelles et des conflits sur une population qui impacte négativement les conditions de vie des enfants, ces situations d’urgence augmentent la pression économique des familles, exacerbent la vulnérabilité des enfants et surtout des filles. Les familles démunies sont parfois poussées à la transgression des lois en vigueur et à la criminalité, comme faire travailler ou mariées de force leurs filles pour palier la pauvreté. Aussi, une fille qui a perdu ses proches est davantage vulnérable et risque davantage d’être exploitée ou abusée. Aujourd’hui, 9 catastrophes sur 10 touchent les pays en développement, et les filles en sont les premières victimes. Découvrez les urgences sur lesquelles nous intervenons.
Conséquences des inégalités et discriminations sur les filles
- Mariages forcés et précoces - Chaque année, 12 millions de filles dans le monde sont mariées de force avant l’âge de 18 ans. Les mariages forcés et précoces maintiennent les filles dans un statut inférieur à celui de l'homme et ne leur permettent pas de faire des études et de sortir de la pauvreté. Il s'agit d'une situation injuste et d'un énorme potentiel perdu pour le développement des communautés et des pays.
- Trafic, traite, exploitation et travail infantile - La pauvreté des familles oblige souvent les parents à envoyer leurs enfants travailler. Les filles étant considérées comme une charge, ce sont les premières à être exploitées. Certains parents sont obligés de vendre leur fille en tant qu’esclave domestique à une famille riche pour pouvoir survivre. Aujourd'hui dans le monde, 64 millions de filles de 5 à 17 ans sont astreintes au travail des enfants (ce chiffre n’intègre pas le travail au sein de la famille). 11,5 millions sont réduites au statut d’esclaves domestiques.
- Violences et maltraitances - Les traditions, les mariages précoces, l’environnement de l’école et le travail domestique exposent les filles aux risques de maltraitance, aux violences physiques et morales, aux agressions et à l’exploitation sexuelle. Au moins 200 millions de filles et de femmes en vie aujourd'hui ont subi des mutilations génitales dans 30 pays et 120 millions de filles de moins de 20 ans ont été confrontées à une violence sexuelle.
- Déscolarisation - Toutes les discriminations dont sont victimes les filles forment une barrière à leur éducation. 64 millions de filles entre 6 et 14 ans (UNESCO 2016) ne vont pas à l’école. De plus, les filles sont vulnérables aux violences au sein de l’école et sur le trajet pour se rendre à l’école, ce qui les dissuade, ou leurs parents, d’y aller.
- Grossesses précoces - Les abus et violences sexuelles dont sont victimes les filles ainsi que les mariages forcés et précoces ont pour conséquence directe les grossesses précoces. Près de 16 millions de filles âgées de 15 à 19 ans mettent au monde des enfants chaque année. Une grossesse précoce a des conséquences dévastatrices non seulement pour la mère, mais aussi pour l’enfant. Chaque année, 70 000 adolescentes meurent des suites de complications de la grossesse et de l’accouchement ; c’est une des premières causes de décès des filles de 15 à 19 ans dans le monde.
- Risques pour la santé - L’épuisement physique et moral du travail infantile, les douleurs récurrentes dues aux tâches ménagères difficiles et trop lourdes pour des toutes jeunes filles, les risques de grossesses précoces et d’infections sexuellement transmissibles (comme le VIH) dues aux violences sexuelles ou aux sévices corporels et mutilations génitales féminines (tels que l’excision) sont autant de facteurs mettant en péril la santé des filles, pouvant même aller jusqu’à la mort. De plus, une fille non éduquée aura plus de difficultés à accéder et à suivre les recommandations et les conseils de prévention et de soins pour elle-même et ses enfants.
- Marginalisation - Ces discriminations et inégalités marginalisent les filles, elles n’ont pas le droit de s’exprimer et ne peuvent accéder à leur droit de participation à la vie sociale et économique de leur communauté et de leur pays. Le mariage précoce et forcé marginalise les filles, ainsi que les grossesses précoces hors mariage qui provoque souvent le rejet des filles de la part de leurs parents.
- Perpétuation du statut inférieur des femmes et de la pauvreté - Les mariages précoces et forcés, les grossesses précoces et la déscolarisation maintiennent les filles dans leur statut inférieur à celui de l'homme et ne leur permettent pas de sortir de la pauvreté. Il s'agit d'une situation injuste et d'un énorme potentiel perdu pour le développement des communautés et des pays. Une fille qui ne va pas à l’école aura plus de mal à faire entendre sa voix. Elle ne pourra pas participer activement aux prises de décision de la société dans laquelle elle vit. Cette situation risque de se perpétuer à la génération suivante car une fille non-éduquée ne comprendra pas l’intérêt de donner à ses enfants une éducation de qualité. Pourtant, chaque année passée par une fille sur les bancs de l’école augmente son futur revenu de 10 à 20 %. Et chaque année de scolarisation supplémentaire fait progresser le produit intérieur brut (PIB) annuel d’un pays de 0,37 %.
L'ONG Plan International, avec plus de 500 programmes dédiés aux filles dans le monde et du plaidoyer en France et au niveau international, lutte contre ces inégalités de droits pour permettre aux filles de se construire un avenir, de se libérer de la pauvreté, de permettre aux pays d’atteindre l’égalité des sexes et de devenir des femmes libres et accomplies.
Pour lutter contre les discriminations faites aux filles, voici notre plan :