Au Venezuela, la crise politique et économique, les pénuries et la forte hausse des prix qui frappent le pays depuis 2014 ont mis des millions de familles sur les routes. Leurs salaires ne suffisant souvent même plus pour manger, des millions de personnes doivent se réfugier dans les pays voisins après un voyage long et dangereux.
Pour les enfants et les jeunes qui doivent suivre leur famille en exil, le départ est un changement radical qui bouleverse leur vie et leur avenir, et les expose au danger. L’ONG Plan International se mobilise pour leur permettre de vivre dans de meilleures conditions et surmonter cette épreuve.

Sur les routes, des enfants face à l’épreuve de la migration

Ce sont près de 2 millions de personnes qui ont quitté le Venezuela suite à la crise politique et économique qui touche le pays depuis 2014. Selon les chiffres de l’ONU, il s’agit du plus large mouvement de population dans l’histoire récente de l’Amérique latine.

En Équateur, près de 3 000 demandes d’asile sont déposées chaque jour d’après l’Association civile des Vénézuéliens en Équateur. L’état d’urgence a été déclaré dans 3 états du nord du pays, le temps de pouvoir gérer les nombreux afflux de migrant·e·s arrivant par la Colombie. 

Quand nous avons traversé le pont qui marque la frontière avec la Colombie, nous étions tous terrifiés. 

Maria, une jeune adolescente récemment arrivée en Équateur avec son père, raconte les conditions terribles qui les ont forcés à quitter le Venezuela. « Nous avons fini par devoir partir à cause de tous les problèmes qui s’accumulaient. Mon père a reçu sa paie pour 2 semaines de travail, le lendemain tout ce que nous avons pu acheter pour le voyage était de la mayonnaise et de la farine. »

Le chemin de l’exil vers l’Équateur a été une expérience particulièrement éprouvante pour eux. « L’épreuve a commencé dès que nous avons quitté la maison avec mon père. Le voyage a été très long, plus de 5 jours en bus. Beaucoup de gens se sont fait avoir avec de faux tickets et ont dû payer plus cher. »

« Quand nous avons traversé le pont qui marque la frontière avec la Colombie, nous étions tous terrifiés. Nous étions tellement nombreux que nous pensions que nous ne pourrions jamais tous passer. Les familles qui n’avaient pas de papiers sont passées par la rivière. J’ai vu un homme poussant ses valises devant lui alors que l’eau était en train de monter. Une fois à la frontière avec l’Équateur, nous avons dû attendre très longtemps, nous avons même dormi là-bas. »

Beaucoup de familles qui arrivent dans le pays n’ont plus les moyens de payer pour se loger ou se nourrir. Jeiselí Perez, 27 ans, a quitté le Venezuela depuis 4 mois avec ses 3 enfants. Ils n’ont pas d’autre choix que de survivre en mendiant dans la rue. « C’est vraiment difficile d’être immigré ici. Depuis quelques jours, j’ai un appartement mais avant c’était encore plus dur. Nous avons dormi dehors, dans la rue ou dans la gare routière. Avec tous ces hommes autour de nous, j’étais terrifiée à l’idée qu’il arrive quelque chose à mes filles. »

Aider chaque enfant à reprendre confiance dans son avenir

Pour venir en aide à ces familles déplacées, l’ONG Plan International travaille en coopération avec l’Association civile des Vénézuéliens en Équateur. Nous distribuons aux populations immigrées les plus vulnérables, en particulier aux jeunes et aux enfants, de la nourriture, des tentes, des couvertures ou des produits d’hygiène pour couvrir les besoins les plus urgents. 

Nous mettons également en place des espaces d’accueil pour les enfants vivant dans les hébergements temporaires réservés aux migrant·e·s. Avec l’aide de parents volontaires, des activités sont proposées aux enfants dans ces espaces pour leur permette de jouer et de se sociabiliser dans un environnement plus sûr. 

Lizcar vit dans un de ces hébergements temporaires avec ses parents. Le Venezuela lui manque et la petite fille a bien du mal à s’habituer à son nouveau chez-elle. « Ici nous vivons toujours les uns sur les autres dans une seule pièce. Ma famille me manque, ma grand-mère, mes oncles, mes tantes et mes cousins. Je les aime tous. Ici il fait froid. J’aimerais habiter dans une jolie maison. »

Malgré son chagrin, Lizcar garde espoir dans l’avenir : « J’aimerais devenir footballeuse professionnelle, comme Denya Castellanos. C’est une grande célébrité ici, elle est comme Cristiano Ronaldo mais c’est une femme. »

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