Guatemala : comment j’ai survécu à une éruption mortelle

Luis Angel a 9 ans, il vit au sud de Guatemala City avec ses 2 parents lorsque le volcan El Fuego déclenche le 3 juin 2018 la plus grosse éruption volcanique jamais connue au Guatemala. Pris de panique, il fuit en urgence son foyer avec sa mère pour se réfugier dans les centres d’accueil d’urgence mis en place par Plan International pour les populations déplacées. Il témoigne.

UNE ÉRUPTION VOLCANIQUE MEURTRIÈRE SANS PRÉCÉDENT 

Dimanche 3 juin, le Volcán de Fuego (Volcan de Feu), haut de 3 763 mètres, est entré en éruption. De la lave et des cendres ont été projetés sur une vaste zone, désormais en alerte rouge, à peine à quelques kilomètres au sud-ouest de la capitale, Guatemala City. 
C’est la plus grosse éruption volcanique depuis 40 ans dans l’histoire du pays et la plus meurtrière de toutes.
À cause des dégâts provoqués par la lave, les communautés locales sont dans l’incapacité de retourner dans leurs villages sinistrés.

 « ON A SENTI LA MORT PESER SUR NOS ÉPAULES »

Pour les familles vivant à proximité du volcan El Fuego, les activités volcaniques mineures faisaient partie de leur quotidien, ils ne se sont donc pas affolés immédiatement quand le volcan est entré en irruption, en pensant qu’il s’agissait d’un épisode comme un autre. 
Mais quand les gerbes de lave et les cendres ont commencé à exploser et fuser de tous les côtés, les habitant·e·s pris de panique ont quitté leurs foyers en n’emportant dans l’urgence que très peu d’affaires avec eux. Luis Angel et sa famille font partie des survivant·e·s. Ils témoignent : 

« Quand les gens ont commencé à crier « la lave arrive ! », j’ai crié à mon mari qu’il fallait quitter la maison, mais il refusait de s’en aller », témoigne Wendy, la mère du garçon. « Il disait qu’il voulait qu’on reste tous les 3 dans la maison et qu’on reste ensemble quand la lave arriverait. »

Face à l’hésitation de ses parents, Luis Angel décide de les convaincre de quitter leur foyer : « Je tremblais, je disais à mon père « on y va, je ne veux pas rester ici, je veux partir avec toi, je veux qu’on s’en aille tous les trois ». Mais il me disait « il ne se passera rien ». Je l’ai supplié de partir mais il disait qu’il voulait rester et ne partirait pas avec nous. » 
Luis Angel et sa mère ont dû abandonner leur foyer et ont cherché leur famille et leurs voisins aux alentours. « On hurlait de peur car des gaz toxiques, des torrents de boue et des rochers énormes arrivaient sur nous. On avait l’impression qu’ils allaient nous emporter à tout moment, on a littéralement senti la mort peser sur nos épaules. »

INTERVENIR D’URGENCE POUR AIDER LES ENFANTS ET LES FAMILLES

Présente au Guatemala depuis 40 ans, Plan International est intervenue rapidement auprès des victimes. En plus des 7 centres ouverts en urgence dans la région, 2 gigantesques centres d’accueil et de transition sont actuellement mis en place pour les familles qui ont tout perdu à cause de l’éruption volcanique, avec une possibilité d’accueil de plusieurs mois. Un centre d’accueil permanent est en construction près d’Escuintla, une ville au sud de la capitale. 

Luis Angel et sa mère ont trouvé refuge dans un gymnase à Escuintla. Il a appris en arrivant que certains de ses camarades d’école et leurs familles étaient morts à cause de l’éruption. Il a réussi à retrouver sa joie de vivre grâce à l’arrivée d’un petit perroquet qu’il a apprivoisé et qui est devenu son meilleur ami au centre. Lui et les autres enfants survivants de la catastrophe ont été ravis de l’aide reçue : « Ce que j’aime dans ce centre, c’est qu’on nous donne tout ce dont on a besoin, de la nourriture, à boire, et même des ballons et des jouets. Mais ma maison et mon papa me manquent. »

L’ONG participe à l’accueil et à l’hébergement d’urgence de plus de 600 familles, soit près de 2 000 personnes, dans ces centres d’accueil et fournit aux populations déplacées des services d’urgence : 

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