Le séisme qui a ravagé le Népal en 2015 a fortement mis en danger la vie des femmes et des filles. Pour qu’elles ne soient pas exploitées ou abusées, Plan International a mis en place des espaces qui leur sont dédiés. Car à cause des toilettes détruites, de la pénurie d’eau, des mauvaises conditions d’hygiène, beaucoup de filles n’avaient plus aucune intimité et cela a nui à leur santé et leur sécurité.

Où trouver de l’intimité quand tout est détruit ?

« Etre une fille pendant le séisme était difficile. Toutes les maisons étaient détruites et il n’y avait plus d’école. Nous n’avions plus aucune intimité ! », confie Shirisha*, 16 ans. 

Dans les mois qui ont suivi la catastrophe, Plan International s’est aperçue que les adolescentes âgées de 12 à 18 ans ne participaient pas aux activités organisées dans la communauté, car elles ne se sentaient pas en sécurité.

L’ONG a alors mis en place des espaces pour adolescentes dans tout le Népal. Ces espaces sécurisés permettent aux jeunes filles de se rassembler pour parler de leurs de problèmes personnels, raconter leurs défis quotidiens et demander conseil et soutien à une animatrice qualifiée.

Les adolescentes sont sensibilisées aux risques encourus suite à une catastrophe, notamment d’être mariée de force, d’être victime de traite ou de violences sexuelles.

Chaque espace rassemble environ 23 filles – mariées et non mariées, et certaines enceintes ou avec de jeunes enfants.

Mariées de force et enceintes trop jeunes

« La sexualité est un sujet tabou ici. »

« La sexualité est un sujet tabou ici. Les habitants sont réticents à en parler avec leurs amis et leur famille. Avant les séances, les filles ne parlaient pas de sexe, d’hormones et de puberté. Quand nous parlions de préservatifs, elles commençaient à rire. Maintenant, elles sont soulagées d’avoir un espace où discuter de ces questions. », raconte Bhumika, 24 ans, coordinatrice du projet. 

Le taux de mariage forcé au Népal est de 42 %. C’est le deuxième pays d’Asie où il y a le plus de grossesses chez les adolescentes.

Une catastrophe naturelle comme le séisme de 2015 augmente davantage la vulnérabilité des filles. Particulièrement dans ce pays dominé par les traditions et les normes et qui sous-estime le rôle des femmes dans la société.

Quand une catastrophe frappe une population déjà pauvre, les habitants généralement perdent tout ce qu’ils ont. Il ne reste plus qu’une atmosphère de désolation où l’exploitation devient banale. 

Donner la place aux filles dans la société 

« Je veux prouver que je peux réussir. »

Plan International au Népal intervient dans plusieurs communautés critiques pour réduire et éliminer les risques d’exploitation des filles, de mariages forcés et de traite. 

Loin de leur mari, parents et beaux-parents pendant 5 mois, les filles peuvent parler librement et en toute sécurité de leurs droits, de leur sexualité et de leur santé.

Elles sont formées à sensibiliser ensuite elles-mêmes leurs communautés pour protéger leurs filles, leurs sœurs, leurs voisines et toutes les filles et femmes des environs.

« Il est important que tout le monde assiste à ces cours, en particulier nos belles-mères. Elles ne pensent qu’à leurs fils et ne se disent pas que nous devrions avoir des droits. Si la communauté est sensibilisée aux droits des filles, les choses vont changer », explique Sumita, 17 ans, bénéficiaire du projet.  

Les adolescentes ont appris que malgré la destruction et le désespoir, elles avaient plus que jamais le droit à la protection et à l’éducation

 « En tant que fille, nous pouvons diriger une communauté. Notre Premier ministre est une femme, c’est un exemple pour nous. Ma famille ne me soutient pas pour mes études, mais je veux leur prouver que je peux réussir ! », ajoute Sumita.  

« Avant, nous n’avions pas confiance en nous, à cause de la façon dont nous étions traitées. Même dans notre éducation, nous n’avions pas l’impression d’être traitées de la même manière. Maintenant, nous pouvons aller à l’école et se sentir aussi bien que les garçons », conclut Asmita, 17 ans, une autre bénéficiaire du projet. 

*Les noms des filles sont changés pour protéger leur identité  

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