Plan International France alerte sur une nouvelle baisse de l’APD
Paris le 28 novembre 2025
L’ONG s’inquiète vivement du risque d’une coupe de 900 millions d’euros dans l’aide publique au développement (APD). Alors que la solidarité internationale a déjà subi des réductions budgétaires massives, cette nouvelle décision fragiliserait gravement notre capacité d’action en faveur des droits des filles et compromettrait des années de progrès.
Plan International France exprime sa vive inquiétude face au projet de baisse des crédits alloués à l’aide publique au développement (APD), à hauteur de 700 millions d’euros. Au Sénat, où le projet de loi de finances (PLF) fait l’objet de discussions, le rapporteur général du budget, Jean-François Husson, propose d’aller encore plus loin, en supprimant 200 millions d’euros supplémentaires.
L’APD pourrait voir ses financements réduits de plus de 50 % en deux ans à peine
Cette annonce intervient alors que la mission APD est déjà la deuxième mission la plus amputée du PLF 2026, ne représentant plus que 0,6 % du budget de l’État. Ces choix budgétaires s’inscrivent dans une tendance préoccupante : le désengagement croissant de la France vis-à-vis de la solidarité internationale. Le budget précédent avait acté une diminution historique de 2,5 milliards d’euros dans l’APD. Avec la coupe supplémentaire de 900 millions d’euros, la moitié des ressources consacrées à la solidarité internationale serait ainsi perdue en seulement deux ans.
« Ce désengagement historique de la France fragilise directement les droits des filles et des jeunes femmes dans le monde, qui sont toujours les premières victimes des crises », déplore Anne Bideau, directrice générale de Plan International France.
Pour l’ONG, les conséquences de ces coupes sont déjà concrètes. À ce jour, cinq projets ont été affectés par la diminution ou l’arrêt des financements. Parmi eux : un projet d’éducation et de formation professionnelle dans le nord du Bénin, qui bénéficiait directement à plus de 2 500 enfants et jeunes, ainsi qu’à 500 adultes, va devoir s’arrêter. Un sixième projet, dédié à la lutte contre le travail des enfants en Jordanie, pourrait être interrompu en 2026.
A l’échelle du secteur des associations de solidarité internationale, cette politique se traduit d’ores et déjà par la suppression de 4 900 postes et la réduction ou l’interruption de 641 projets. Au total, 7,6 millions de personnes dans le monde subissent de plein fouet ces décisions budgétaires[i].
Nos recommandations pour préserver la solidarité internationale
Alors que Paris a récemment dévoilé sa stratégie pour la diplomatie féministe, les coupes massives dans l’APD menacent sa crédibilité. Comment la France peut-elle promouvoir une politique étrangère féministe, alors même qu’elle réduit les ressources qui en constituent le socle ? Il est urgent que le gouvernement se dote des moyens nécessaires pour honorer ses engagements en matière de protection des droits des filles, des adolescentes et des jeunes femmes, et ce, dans tous les contextes. L’ONG demande aux parlementaires de revenir immédiatement sur ces baisses.
La solidarité internationale est un pilier essentiel de la défense des droits des filles et de l’égalité de genre. Renoncer à la financer, c’est abandonner celles et ceux qui en ont le plus besoin.
[i] Chiffres issus de l’étude de Coordination SUD menée auprès de 62 associations et publiée le 28 novembre 2025.