Sans citoyenneté, je n’avais aucun droit

Booya et Armer sont sœurs et ont 19 et 22 ans. Elles étaient toutes les deux parrainées avec Plan International. Leur famille est membre de la tribu Akha. Les Akha sont une tribu indigène des collines qui vivent dans des petits villages en haute altitude dans les montagnes de Thaïlande, de Birmanie, du Laos, et de la province de Yunnan en Chine. Ils se sont déplacés de Chine jusqu’au sud-est de l’Asie au début du XXème siècle. Leurs parents n’ont pas la citoyenneté thaïe. Ils sont apatrides. Non enregistrée à la naissance Booya témoigne.

« Je suis née à Baan Sa Kham, dans la région de Chiang Rai. Mes parents ignoraient que l’enregistrement de naissance existait. Ils sont illettrés. Ils ne savaient pas parler Thaï. Personne ne leur a dit où déclarer une naissance. En 2004, notre famille a été relocalisée à Huai Nam Sok dans la province de Chiang Mai.

Dans mon enfance, la pauvreté et l’absence de nationalité thaïe m’ont causé beaucoup de souffrance. Sans citoyenneté, je n’avais aucun droit.

La police m’effrayait : les individus sans nationalité et sans pièce d’identité étaient souvent arrêtés et condamnés à une amende quand ils quittaient la communauté. Alors je ne sortais pas. Quand j’étais malade, nous devions payer beaucoup d’argent parce que nous n’avions pas de carte d’identité nationale de citoyen pour accéder aux soins. Alors même si ce n’était pas facile, je n’osais pas aller chez le docteur ou aller à l’hôpital. Pendant les hivers rudes, une agence du gouvernement distribuait des couvertures à la population, mais à nous…non. Les thaïs reçoivent des bourses d’études, je n’en ai eu aucune… même si j’aurais été une bonne étudiante.

Parce que je n’avais pas la nationalité thaïe, j’ai perdu tout espoir pour mon futur. Pourquoi étudier ? Quel métier puis-je exercer ? Je sentais que j’étais née avec des handicaps, j’étais découragée, désespérée, comment pouvais-je aller de l’avant ?

« Quand j’étais malade, nous devions payer beaucoup d’argent parce que nous n’avions pas de carte d’identité nationale de citoyen pour accéder aux soins. » 

En tant qu’enfant parrainée, Plan International m’a aidé. Ils ont informé ma famille sur l’importance d’avoir une pièce d’identité et de faire des études, ils ont permis qu’on accède aux soins de santé, ils nous ont donné des formations sur l’enregistrement des naissances et sur les droits des enfants.

Ils ont étudié ma situation et celle de ma sœur, et nous ont demandé si nous pouvions trouver des proches qui avaient la nationalité thaïe. En novembre 2004, nous avons retrouvé une tante. Plan International a programmé en lien avec la région un dépistage ADN à Chiang Mai. Munie des résultats positifs, ils m’ont aidé à suivre le processus pour demander la nationalité Thaïe. Plus tard, le 28 juin 2016, j’ai eu la citoyenneté thaïe et j’ai reçu une carte d’identité thaïlandaise. J’étais très excitée et heureuse parce que j’avais enfin les mêmes opportunités que les autres. C’est ce que j’ai attendu toute ma vie. Avoir une carte d’identité est important pour mon futur. Maintenant j’ai le droit d’étudier pour devenir enseignante. Je veux enseigner aux enfants de ma communauté pour leur offrir un bel avenir. »

En parrainant un enfant, vous augmentez ses chances d’obtenir un certificat de naissance pour accéder à tous ses droits et vous soutenez nos actions sur le terrain.

Sur Instagram