« Je suis heureuse de pouvoir dire que je suis conductrice de machines de chantier. Je fais partie des rares femmes qui ont choisi un métier différent, encore majoritairement dominé par les hommes. », nous confie Sushama. Après avoir pris part dans une formation proposée par Plan International, Sushama travaille depuis quelques mois dans l’industrie de la construction.

Lutter contre le chômage et les stéréotypes de genre au Népal

« Avant de rejoindre la formation, je ne savais pas que les femmes pouvaient elles aussi devenir ouvrières de chantier et qu’elles pouvaient conduire des machines lourdes ».

– Sushama

Sushama a rejoint le programme de formation avec neuf autres jeunes femmes âgées de 18 à 24 ans. « Parmi les dix personnes de cette formation, cinq d’entre nous ont désormais un métier ».

Juste avant d’intégrer la formation, Sushama s’occupait de la maison, des tâches domestiques et de sa fille de quatre ans. Elle espère qu’elle obtiendra sa licence pour conduire des machines de chantier, après avoir fini ses deux années d’expérience en tant que conductrice de tractopelle.

Née dans le département de Prabat au Népal, Sushama a vu ses conditions de vie se dégrader à la mort de son père. C’est sa mère qui l’a élevée elle et ses petit·es frères et sœurs. Toutefois, le travail saisonnier que sa mère avait réussi à avoir et l’argent qu’il rapportait, ne permettait pas de subvenir aux besoins de ses quatre enfants. Régulièrement, Sushama aidait sa mère en travaillant avec elle dans les champs pour ramener un peu plus d’argent.

La situation financière précaire de sa famille a poussé sa mère à la retirer précipitamment de l’école juste après qu’elle ait fini son année de terminal. Peu de temps après, Sushama a été mariée de force à un homme que sa famille avait choisi pour elle.

Parce que le mari de Sushama travaillait à l’étranger, il lui envoyait une petite somme tous les mois mais cela ne suffisait pas à répondre à ses besoins.
Sushama a alors pris les choses en main et a essayé de trouver un moyen de gagner son propre salaire. Pour cela, elle a déménagé dans la ville touristique de Pokhara avec sa fille et deux de ses petites sœurs, dans l’espoir de pouvoir leur offrir l’accès à une éducation de qualité.

Dès son arrivée à Pokhara, Sushama a cherché du travail. Cependant, sans compétence professionnelle spécifique et sans formation, elle n’a pas pu trouver d’emploi. Intriguée par l’affiche de Plan International offrant des formations professionnelles pour les femmes, elle a décidé de s’y inscrire.

Les formations de Plan International pour l’autonomisation des filles et des femmes

« J’ai d’abord trouvé ça étrange d’être sélectionnée pour participer à cette formation au métier de conducteur·rice de machines de chantier, notamment parce que je n’avais jamais vu une femme occuper ce métier auparavant. Mais j’ai été attirée par cette formation parce qu’il y a peu de personnes qui font ce métier. On m’avait aussi dit que c’était un métier avec un salaire décent contrairement à certains autres », nous explique Sushama.

Pendant la phase initiale de la formation, Sushma nous confie qu’elle a eu du mal à convaincre sa famille, y compris son mari, qu’elle pouvait travailler dans l’industrie de la construction. Ses proches lui ont suggéré de s’inscrire dans une formation différente, qui correspondrait davantage à son genre. Néanmoins, Sushama est restée ferme sur sa position et a décidé de rester dans la formation qu’elle avait déjà commencée.

« Je me souviens encore de mon premier jour de formation, lorsque l’on nous a montré les tractopelles. J’avais peur, j’étais nerveuse. J’ai beaucoup douté de moi, en me demandant comment j’allais bien faire pour conduire de telles machines. Mais progressivement tout est devenu plus simple. Dans ma formation, il y avait neuf autres jeunes femmes et c’est aussi grâce à elles que je suis restée déterminée. Nous avions pour habitude de nous soutenir, de nous entraider ».

En plus d’apprendre à manipuler les machines de chantiers, Sushama a également reçu une formation de compétences générales comme la protection contre les violences, la langue anglaise, l’informatique, la résolution de conflit et la communication.

« J’ai pris part dans plusieurs sessions de formation qui m’ont aidée à prendre confiance en moi. Je suis fière de pouvoir dire qu’après un mois de formation, on m’a proposé une expérience professionnelle ».

– Sushama

« J’ai travaillé pendant 15 jours en tant que stagiaire et j’ai reçu par la suite une offre d’emploi pour ce même poste. Je travaille désormais en tant que conductrice de tractopelle. Je gagne environ 1 000 rupies par jour et reçoit aussi une indemnité alimentaire », nous explique Sushama.

Sushama est très satisfaite de son travail et elle espère à présent pouvoir payer l’éducation de sa fille et de ses sœurs. Par ailleurs, elle souhaite reprendre les études qu’elle a été obligé d’arrêter et espère inspirer d’autres femmes, à construire leur carrière même dans les professions dominées par les hommes.

« Les femmes doivent pouvoir obtenir les mêmes opportunités d’emplois que leurs homologues masculins pour atteindre l’égalité de genre. Le gouvernement du Népal a formulé et adopté des politiques en faveur de l’égalité de genre mais leur application reste limitée. Dès lors, je souhaite que Plan International et ses partenaires, influencent la sphère politique en faveur de l’égalité de genre, des revenus décents et d’opportunités égalitaires pour toutes les femmes dans tous les secteurs. »

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