Près de 130 millions de femmes dans 29 pays en Afrique et au Moyen Orient sont aujourd'hui mutilées ; le pourcentage de femmes ayant subi une mutilation génitale dépassant les 85% dans certains pays comme la Somalie, la Guinée, l'Egypte ou encore le Mali.
Grâce à son fonds de soutien aux droits des filles, Plan International se bat chaque jour pour faire évoluer les mentalités dans ces pays et venir en aide aux filles et femmes victimes de ces pratiques.
La mutilation génitale féminine (MGF)
Les mutilations génitales féminines englobent l'ablation partielle ou totale du clitoris et des petites lèvres, avec ou sans excision des grandes lèvres.
Les femmes sont pour la plupart mutilées entre l'âge de 5 ans 15 ans par des circonciseurs traditionnels, pour des raisons de convenances et d'intégration sociales, religieuses et/ou culturelles.
Ces excisions ne présentent aucuns bienfaits pour la santé ; bien au contraire, elles ont des conséquences néfastes aussi bien physiques que psychologiques : complications durant l'accouchement (déchirures, fistules), rapports sexuels douloureux, règles douloureuses, incontinence urinaire du fait de la lésion de l'urètre, angoisses, dépressions, etc.
De plus, cette pratique renforce les discriminations de genre déjà très présentes dans ces pays, et nuit indirectement au développement de ceux-ci en freinant l'épanouissement et l'autonomisation des jeunes filles et des femmes.
Une condamnation internationale
La pratique de la mutilation génitale féminine viole la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme, les droits de l'enfant, et des femmes. C'est pourquoi en novembre 2012, l'Assemblée Générale des Nations Unies a adopté une résolution d'intensification des efforts internationaux pour abolir cette pratique, facilitant ainsi le travail de Plan International sur le terrain.
Afin de sensibiliser la population mondiale sur le sujet, la première Journée internationale de lutte contre la MGF a été instaurée le 6 février 2006.
Grâce à la condamnation de cette pratique par de grandes institutions internationales et à l'aide sur le terrain d'ONG comme Plan International, 26 pays d'Afrique et du Moyen Orient se sont aujourd'hui ouvertement opposés à la pratique de la MGF dans leur lois ou par décret constitutionnel, permettant ainsi de faire évoluer les attitudes des populations envers cette tradition.
Evolution des attitudes en quelques exemples*
- Plus de 50% des femmes de 19 pays sur 29 déclarent être pour l'abolition de cette pratique.
- En Tanzanie et au Ghana, 3 fois moins de jeunes filles âgées de 15 à 19 ans sont mutilées par rapport à la génération des 45-49 ans.
- Au Cameroun, 85% des jeunes garçons et hommes sont désormais contre la pratique de la MGF.
L'action de Plan International face aux mutilations génitales féminines
L'excision touche encore 3 millions de filles et de femmes chaque année, c'est pourquoi Plan International a fait de la protection des filles contre les MGF la pierre angulaire de son travail en Afrique et Moyen Orient.
Les efforts de Plan International mettent notamment l'accent sur :
- Les plaidoyers au niveau national et local pour une législation interdisant les mutilations génitales féminines.
- Le renforcement des systèmes de santé pour prendre en charge et conseiller les femmes ayant subi cette pratique.
- La sensibilisation et l'éducation des chefs religieux, chefs de communauté, jeunes filles et garçons, femmes et parents aux conséquences de la mutilation, aux droits internationaux des femmes et des enfants, et aux législations en vigueur dans leur pays.
- La création d'un Fonds « Droits des filles » pour permettre le financement des actions sur le terrain.
Zoom sur l'action de Plan International dans un pays : le Mali
La pratique de la mutilation génitale féminine est aussi une réalité au Mali où 85% des filles et femmes sont excisées.
Depuis 2004, Plan International a mis en place un programme de lutte contre les mutilations génitales dans plus de 180 communautés Maliennes. Plus de 9000 personnes ont été sensibilisées à la thématique grâce à des discussions éducatives, projections de films, suivis de débats, programmes radio ou autres visites à domicile.
Mary, 13 ans, nous fait partager son expérience : « J'ai subi l'excision à l'âge de 7 ans, je m'en rappelle bien car c'était terriblement douloureux pendant des jours et des jours ; j'ai ensuite eu de graves complications avec de nombreuses infections et j'avais très mal lorsque j'allais aux toilettes et j'ai des règles très douloureuses aussi. Je sais que quand je serais mariée et quand j'aurais des enfants les problèmes continueront. Mais grâce à Plan International, toute la communauté a été sensibilisée aux dangers de la MGF et le chef de village a signé un accord pour abolir cette pratique. Je suis contente car cela veut dire que les autres filles, dont mes petites sœurs, n'ont plus à subir l'excision. »
Participez dès aujourd'hui avec Plan International au changement des mentalités en parrainant une fille ou en faisant un don au Fonds de Soutien aux Droits des Filles.
*Source des chiffres : UNICEF, 2014