La forte mortalité maternelle et infantile du Laos
Le taux de mortalité maternelle et infantile est très élevé au Laos :
- 800 femmes meurent chaque jour de complications pendant la grossesse ou l’accouchement.
- Environ 470 femmes sur 100 000 décèdent en donnant la vie.
- Environ 5 % des enfants meurent entre la naissance et 5 ans.
(Source : OMS)
Plusieurs raisons expliquent cette forte mortalité : l’accès aux centres médicaux est difficile pour un grand nombre de personnes dans les régions rurales du Laos et les femmes accouchent donc souvent chez elles. La mortalité infantile, quant à elle, est le fait d’une pénurie de médecins compétents.
Certaines femmes pourraient parfois accoucher dans un centre médical mais la mixité ethnique est souvent une barrière psychologique pour les futures mères. Au Laos, 6,8 millions d’habitants proviennent de 49 groupes ethniques différents, chacun avec son propre langage, ses traditions et sa culture. Ces minorités ethniques ne parlent pas toutes le Lao. Les femmes venant de ces minorités ont peur de la différence de langage.
Le programme de Plan International dans la province de Bokéo au Laos
Les 10 régions dans lesquelles nous intervenons sont parmi les plus pauvres du pays, avec des taux de scolarisation et d’achèvement de la scolarité très bas. Ces zones font également face au manque d’hygiène, à un accès limité aux sanitaires et à l’eau potable, et à un niveau très élevé de malnutrition chez les enfants qui expliquent la mortalité maternelle et infantile.
Pour remédier à cela, Plan International a mis en place un programme de formation pour 25 lycéennes issues de minorités ethniques de la province de Bokeo pour les faire étudier pendant deux ans dans l’école d’infirmière à Vientiane, la capitale, et ceci afin de devenir sages-femmes. Le but de cette formation n’est pas seulement de promouvoir l’éducation pour accéder à une autonomie financière, mais aussi d’aider les femmes de la province de Bokeo à avoir accès à des soins médicaux et un accompagnement pour une grossesse et un accouchement sûrs, et de réduire ainsi le taux élevé de mortalité maternelle et infantile. Après ces deux années de formation, les sages-femmes retourneront dans la province de Bokeo et être employées dans des hôpitaux et centres de soins locaux.
Témoignage de Miti, 21 ans, formée par Plan International pour devenir sage-femme
Miti Sukliya a 21 ans. Elle vient de l’un des quartiers les plus pauvres de la province de Bokeo, une région montagneuse et avec une forte diversité ethnique dans le nord-ouest du Laos, près de la frontière birmane, ou l’accès aux soins médicaux et à l’éducation peut s’avérer très difficile.
Un jour sur le chemin de l’école, quand elle avait 15 ans, elle a été témoin d’un drame familial quand une jeune femme est morte en accouchant à la maison sans aide compétente. « C’est à ce moment-là que j’ai pensé qu’il serait magnifique de devenir sage-femme et d’être capable d’aider les femmes à donner la vie, et aussi de sauver les nouveau-nés. », nous explique Miti.
« J’étais tellement contente quand j’ai été acceptée dans le programme de l’ONG Plan International. Cela a vraiment changé ma vie. » Après avoir réussi son cycle primaire et secondaire, elle a intégré le programme de Plan International. Miti est excitée par le futur : « En tant que sage-femme, je peux désormais aider les femmes enceintes et les nouveau-nés de ma communauté. »